CheikhAnta Diop, Volney et le Sphinx contribution de Cheikh Anta Diop à l'historiographie mondiale [Les civilisations du royaume de Kongo : des origines au XVIIIe siècle : étude de morphologie historique] : [thèse soutenue sur un ensemble de travaux] Conceptions of history in the works of Cheikh Anta Diop and Theophile Obenga: Le

Une malencontreuse erreur de saisie nous a fait écrire dans le titre du présent article dans notre précédente parution N°139 du Vendredi 12 octobre 2018 Parenté linguistique générique» au lieu de Parenté linguistique génétique». Les lecteurs voudront bien nous en excuser. La Rédaction PARENTE LINGUISTIQUE GENETIQUE ET UNITE AFRICAINE La question peut se poser à présent que faire de la parenté linguistique génétique ? Ici, on s’intéresse, plutôt, aux enseignements politiques qu’on peut tirer du “négro-africain” en tant que groupe linguistique. Ces enseignements sont développés, bien souvent, dans les travaux des Professeurs Cheikh Anta et OBENGA. Le sentiment, la preuve et l’arme de l’unité linguistique de l’Afrique et de la parenté linguistique génétique aident à combattre le régionalisme et le micronalisme, donnent la dimension diachronique indispensable à toute renaissance culturelle et linguistique et constituent un argument scientifique irréfragable. Un argument scientifique irréfragable Ferdinand de SAUSSURE cité par OBENGA 1978 65 et NGOM 1993 30 disait au sujet des Etrusques et des Latins “Si l’on cherche ce qu’ils ont de commun, dans l’espoir de les ramener à une même origine, on peut faire appel à tout ce que ces peuples ont laissé monuments, rites religieux, institutions politiques etc. Mais on n’arrivera jamais à la certitude que donne immédiatement la langue”. La langue et la linguistique sont, donc, des sources auxiliaires de la recherche. Mais, en même temps, elles constituent de manière intrinsèque un argument irremplaçable et suffisant dans tout rapprochement entre peuples et cultures. La dimension diachronique de la renaissance culturelle, scientifique et linguistique de l’Afrique noire Dans le renforcement de la personnalité culturelle africaine, et partant de l’identité culturelle des africains, Cheikh Anta estimait “qu’il serait difficile de dire, entre le facteur historique et le facteur linguistique, lequel des deux est le plus important”1981 275. A l’appui de cela, il cite Montesquieu “Tant qu’un Peuple vaincu n’a pas perdu sa langue, il peut garder l’espoir…” Soulignant, ainsi, que pour lui, la “langue est l’unique dénominateur commun, le trait d’identité culturelle par excellence”. 1981 . La retombée principale de l’introduction de la dimension diachronique dans les recherches scientifiques et techniques africaines, voire africanistes, par le canal de l’établissement de la parenté linguistique génétique est “le déverrouillage de la pensée scientifique” elle-même DIOP, 1975 154-223. En effet, parlant du Colloque international du Caire, le professeur DIOP a écrit “il a permis d’introduire la dimension historique dans les études linguistiques africaines ainsi que le confirme notre…ouvrage intitulé Parenté génétique de l’égyptien pharaonique et les langues africaines. Maintenant seulement un véritable corps de sciences humaines africaines peut naître et se développer sur sa propre base historique qu’il s’agisse de l’histoire de la linguistique, de divers arts, de la pensée philosophique, religieuse etc. Maintenant seulement, les études diachroniques sont possibles en linguistique africaine” 1996 25. Dans le cas précis de la linguistique appliquée, et plus particulièrement de la politique linguistique, en direction de l’unité africaine, la Parenté linguistique génétique permet a “la constitution et l’enseignement des” Antiquités classiques africaines ” à base d’égyptien pharaonique ” DIOP, 1990 39. b L’établissement des lois de passage d’une langue africaine à une autre DIOP, 1960 17. c L’enrichissement d’une langue à partir des racines égyptiennes ou d’une toute autre langue africaine DIOP, 1970 418. d L’assimilation linguistique d’un africain par le biais des langues internationales africaines de culture quelconque, sans l’aliénation culturelle provoquée par des langues d’autres familles linguistiques DIOP, 1960 25. La lutte contre le régionalisme et le micronalisme Cheikh Anta estimait que l’une des solutions, dont, dispose l’Afrique pour lutter contre “les barrières ethniques” est la démonstration et la vulgarisation de la parenté culturelle et linguistique existant entre les peuples africains. Il écrivait, en effet, “En démontrant d’une façon indiscutable la parenté des Sévères, des walafs, des saras peuples des “négresses à plateau”, des sarakolés, des Toucouleurs, des Peuls, des laobés, je rends, désormais, ridicule tout préjugé ethnique entre les ressortissants conscients de ces différents groupements. Ce principe doit être étendu à toute l’Afrique par nos frères des autres régions” DIOP, 1990 52. Cette idée avait été formulée et systématisée en 1954. En effet, parlant de la sélection des langues véhiculaires africaines DIOP, 1960 20-29, cheikh Anta a soutenu que “Une telle tentative peut se heurter à un écueil psychologique la susceptibilité régionale des minorités bilingues ou non… cette susceptibilité est renforcé par l’idée que la minorité en question est étrangère ethniquement par rapport à la masse au sein de laquelle elle se trouve”. Alors “une étude ethnologique et linguistique appropriée, révélant une parenté insoupçonnée entre les groupements en présence, revêt une importance politique et sociale en ce sens qu’elle contribue à aplanir les difficultés qui s’opposent à la réalisation de l’unité linguistique” 1954 258. La conséquence logique de cela pour un ” africain conscient ” c’est qu’il ” doit se dégager de tout préjugé ethnique et acquérir une nouvelle forme de fierté…la fierté d’être africain, tant il est vrai que ces cloisons ethniques n’existent que par notre ignorance ” DIOP, 1954 321. Prévenant l’accusation d’exagération du rôle de la parenté historique, culturelle et linguistique dans la réalisation d l’unité africaine, Cheikh Anta affirma ne pas exagérer ce rôle et soutint, plutôt, ” qu’on ne doit pas négliger son importance “ et qu’il “n’existe pas de clé passe-partout, ni de pierre philosophale ; le secret du succès réside dans l’usage judicieux et coordonné de tous les facteurs sans négliger le moindre” DIOP, 1954 321. EN GUISSE DE CONCLUSION Au total, la parenté linguistique génétique entre l’égyptien ancien et les langues africaines modernes est établie, conquise et acquise. Qu’en faire maintenant ? En vue de la promotion des langues nationales en Afrique, des actions sont à entreprendre sérieusement à court, moyen et long termes selon les domaines d’application de la linguistique. En linguistique appliquée et en politique linguistique, il faudra – Régler les problèmes de segmentation, d’harmonisation des orthographes et des terminologies ; – Choisir les langues transfrontalières véhiculaires et les élever au rang de langues sous régionales et régionales sur tous les plans. – Evaluer et harmoniser les politiques linguistiques et en constituer des banques de données ; – Lancer de véritables campagnes de masse d’alphabétisation en langues nationales à l’échelle sous régionale, etc. En linguistique synchronique, il faudra développer les savoirs endogènes en matière de systématique de nos langues. Les très nombreuses lacunes des descriptions africanistes ne constitueront plus alors des obstacles à la promotion de ces langues. Il faudra en faire de même pour la dialectologie et la phonologie. En matière de linguistique historique comparative, il faudra encourager la recherche en vue d’évaluer les atlas linguistiques existants, en élaborer là où il n’en existe pas, et dresser des cartes linguistiques plus pertinentes, plus précises et plus opératoires. La poursuite des études comparatives ne doit plus être considéré comme luxueuse. Car celles-ci contribuent à créer, consolider et élargir la conscience de l’unité linguistique, l’autre fondement indispensable de nos politiques d’intégration. L’interrogation prospective du négro-africain OBENGA, 1973, ou du Paléoafricain comme dit Cheik Anta 1977 constituera, donc, l’un des leviers historiques de l’unité africaine. NOTES BARRY, H. “Contribution à l’étude de l’apport linguistique du professeur Cheikh Anta a Première partie in le Malien Magazine n°83 du 4 février 1999, b Deuxième partie in le Malien Magazine n°84 du 11 février 1999, c Troisième partie in le Malien Magazine n°85 du 18 février 1999, d Quatrième partie in le Malien Magazine n°86 du 25 février 1999, On lira avec grand profit les publications suivantes – UNESCO le peuplement de l’Egypte ancienne et le déchiffrement de l’écriture météorique-Actes du Colloque du Caire du 28 janvier au 3 février 1974-UNESCO, 1978, 187p. – BARRY. H “ Il y a vingt ans le Colloque du Caire… “ les cahiers du CAEC n°4, mai 1994, – Anonyme “les vingt ans du Colloque du Caire 1974-1994” in Ankh, revue d’égyptologie et des civilisations africaines, n°3 juin 1994, – OBENGA Th Cheikh Anta DIOP, Volney et le Sphinx Contribution de Cheikh Anta DIOP, à l’histographie mondiale, paris présence Africaine/Khepera, 1996, DIOP, Ch A Nations nègre et culture-Paris, présence Africaine, 1954,390p. cet ouvrage a été depuis réédité en 1964 et en 1979. Le professeur Jean DEVISSE était un des principaux contradicteurs du professeur DIOP voir l’article de Philippe DECRAENE dans le Monde du 4 Mars 1965, et la réponse de Cheick Anta, 1967 277-278. Depuis le professeur DEVISSE a eu le temps d’être rapporteur général du Colloque du Caire. Il a, ains,i conclu son rapport à la page 100 “La très minutieuse préparation des communications des professeurs Cheick Anta DIOP et OBENGA n’a pas eu, malgré les précessions contenues dans le document de travail préparoire envoyé par l’UNESCO, une contrepartie toujours égale. Il s’en suivi un réel déséquilibre dans les discutions”. Il a, aussi, tenu ces propos très touchants le 12 janvier 1986 moins d’un mois avant la mort de Cheikh Anta en la présence de DIOP lui-même “…il y a des chercheurs de bonne foi, et eux-là ne se rallient pas forcément d’un seul coup, ce n’est pas une reddition. Il ne s’agit pas d’une guerre ou d’une capitulation, ce qui serait de vous et de nous. Il ne s’agit pas de cela et je remercie beaucoup le professeur Cheikh Anta DIOP de m’avoir si clairement montré l’autre voie” ESSOMBA, 1986 p88. BIBLIOGRAPHIE DES TRAVAUX LINGUISTIQUES DE CHEIKH ANTA DIOP Nations nègres et culture. 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Table ronde avec Cheikh Anta DIOP, Jean Devisse, Prince Dika-Akwa nya Bonambela, Yaoundé Cameroun, 6-9 Janvier 1986, in Actes du premier colloque international de Yaoundé sur l’archéologie du Cameroun. Voir aussi Joseph Marie ESOMBA textes recueillis, remis et commentés par Cheikh Anta DIOP son dernier message à l’Afrique et au monde Janvier 1986 Sorono Italie, MUSEAO GUISEPPPE GIANETTI, 149 p. III. CONFERENCES La nécessité d’un enseignement en langue vernaculaire*, organisée par l’association des étudiants africains de Paris, Paris, 6 Mercredi 6 Juillet 1949. Un enseignement est-il possible en Afrique dans la langue maternelle* ?Dakar, salle du cinéma Bataclan, Juillet 1950. Nécessité et possibilité d’un enseignement dans la langue maternelle en Afrique* Saint-Louis du Sénégal, 1950. L’origine du wolof et du Peuple qui parle cette langue* organisée par la société des africanistes Secrétaires Général Marcel GRIAULE, Paris, Musée de l’homme, Mercredi 9 Mai 1951. Y-a-t-il une unité culturelle de l’Afrique noire. Conférence clôturant les journées africaines de Rennes, séminaire organisé par l’association des étudiants africains et l’AGER sur le thème les langues vernaculaires en Afrique noire et structures sociales de l’Afrique noire en liaison avec le problème des pays sous-développés. Comment recréer à partir d’une langue, l’unité linguistique en Afrique noire* Conférence organisée par le Centre régional d’information de Diourbel Sénégal, Samedi, 16 Avril 1960 voir le Bulletin du Centre d’information de Diourbel n°6, avril 1960. Lamminu réew mi ak gestu* langues nationales et recherche scientifique, Samedi 28 Avril 1984, séminaire culturel de l’Ecole Normale Germaine Legoff, Thiès Sénégal – voir le chercheur, revue scientifique de l’association des chercheurs sénégalais, hommage à Cheikh Anta DIOP, Dakar n°1, 1990, pp. 13-48. L’importance de l’ancienne Egypte pour les civilisations africaines, Paris, Centre Georges Pompidou, conférence-débat organisée dans le cadre des “journées des cultures africaines 2”, par l’association Kaléidoscope et le service des affaires internationales du Ministre de la culture, 7 Juin 1985 in Nomade, revue culturelle n° spécial 1-2 “la Bombe” pp. 44-63. CONFERENCES DE PRESSE Conférence de presse, le 10 Août 1981, Chambre de Commerce de Dakar. Conférence de presse, le 15 Mars 1984, le relais avenue Cheikh Anta DIOP. INTERVIEWS “Les intellectuels doivent étudier le passé non pour s’y complaire mais pur y puiser des leçons”, in la vie africaine, n°6 Mars-Avril 1960 pp. 10-11. Bulletin, CND n°5 Mai 1984 Niamey Niger, propos recueillis par Abdoulaye MAMADOU et Mamane MOUSTAPHA. pp. 10-17. “La langue, élément incontournable de tout développement*”, propos recueillis par Tachar FAAKAREY, in le Sahel, quotidien nigérien d’information n°2976 du Lundi 14 Mai 1984, pp. 5-6. “L’oncle Bik” propos recueillis par thérèse KEÏTA et Diouldé LAYA, in Nomade, revue culturelle n° spécial Cheikh Anta DIOP, 1989, 1-2, pp. 208-231. PREFACE OBENGA Théophile, l’Afrique dans l’antiquité Egypte pharaonique – Afrique noire, Paris, Présence Africaine, 1973, p. IX-XII ; NB *Indique les titres uniquement consacrés à la langue et/ou la linguistique. Pour d’autres informations, consulter Théophile OBENGA. Cheikh Anta DIOP, Volney et le sphinx – contribution de Cheikh Anta DIOP à l’historiographie mondiale, Paris, Présence Africaine/Khepera, 1993, pp. 417-433. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES LIVRES FAUVELLE, L’Afrique de Cheikh Anta DIOP, Paris, Karthala, 1996, 237 p. 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TERCAFS, J. “Rapprochement entre les langues de certaines Populations du Nord Est de la colonie du Congo et de la langue égyptienne ancienne et identité de quelques objets et symboles rituels et magiques d’après les recherches de Mlle Jane.” TERCAFS. IN IRCB, Bulletin des séances X, I, 1939, TRILLES H. “Au sujet de la langue des fang et de ses lointaines origines” in Revue Anthropologique, 45ème année, n°s 4-6, avril -juin 1935, Source Aujourd’hui-Mali
Cest cela l´enjeu, il faut le comprendre. » Cheikh Anta Diop 1. L´ALIÉNATION CULTURELLE : SOUS-BASSEMENT DE L´EXPLOITATION ÉCONOMIQUE DES PEUPLES NOIRS L´étude de l´histoire est nécessaire pour mieux appréhender le présent et anticiper sur le futur comme l´expose brillamment Dika Akwa nya Bonambela : « L´essor
EGYPTE LES PREMIERS EGYPTIENS ÉTAIENT DES VOICI EGYPTE VEUT DIRE LE PAYS DES NOIRS. Ces premiers pharaons égyptiens d’origine soudanaise étaient des nègres PHARAON NARMER 3300 avant C., Nez camus et lèvres lippus. Souvent désigné comme le Premier pharaon de toute l’Égypte, le Mina Menes forme grécisée des textes égyptiens. Il aurait réalisé la première unification politique de l’Égypte, celle de la Haute et de la Basse Égypte. Il serait le premier roi connu de l’histoire uni- verselle. En réalité, bien avant Narmer, il y eut une multitude de Rois et de Reines. Kémèt semble unifiée bien avant Narmer d’après les toutes dernières fouilles effectuées par exemple à Aby- dos. PHARAON DJOSER 2778 Ancien Empire. Pharaon de la IIIe Dynastie; Il inaugura la grande archi- tecture en pierre de taille pyramide à degrés et do- maine funéraire de Saqqarah ; Nez camus et lèvres lippus. A partir de son règne, tous les éléments technologiques de la civilisation égyptienne sont déjà en place et se per- pétueront. PHARAON KHEOPS 2600 AVANT Ancien Empire Khoufou Cheops. Pharaon de la IVe dynastie Bâtisseur de la Grande Pyramide de camus et lèvres lippus. Il rappelle le type came- rounais. Les pharaons prennent le titre de SaRa » = fils de Dieu » = fils de Râ» LE SPHINX Pharaon Khephren ou Pharaon Kheops Ancien Empire. Le Sphinx tel que l ’a trouvé la première mis- sion française du XIXe siècle qui accompagna Bonaparte en Égypte. Son profil typiquement nègre serait celui du Pharaon Khaefre Kephren, vers 2600 IVe dynas- tie. Il est le constructeur de la 2e pyramide de Gizeh. Mais de nouvelles recherches semblentmontrer qu’il s’agirait de Kheops. PHARAON MENTOUHOTEP II vers 2100 avant Moyen Empire. Le pharaon MentouhotepII, nègre ty- pique, fondateur de la XIe dynastie. La ville de Thèbes lui voua un culte millénaire. REINE AHMES – NEFERTARI Vers 1570 avant Nouvel Empire, XVIIIe dy- nastie. La Reine Ahmès- Néfertari, épouse du Roi Ahmosis, et mère d’Amé- nophis Ier et de la Reine Ahotep II. La peinture ne laisse aucun doute sur la négri- tude d ’Ahmès- Néfertari. REINE TIYI Vers 1386 avant Nouvel Empire, XVIIIe dynastie. Ces deux têtes représentent l’épouse d’Améno-phis III , la mère d’Akhenaton. Ses traits sont celles d’une négresse. REINE NEFERTITI 1350 avant Reconstitution par l’ordinateur des traits de Néfertiti, épouse d’Akhenat donne une vrais nègresse Photo du milieu. La fausse Nerfertiti présentée par la falsification PHARAON TOUTANKHAMON 1334 – 1325 avant Tête de la momie du pharaon Toutankhamon et la reconstitu- tion faciale par l’ordinateur. Le Dr Robin Richards, de l’Univer- sity College London, a reconstitué les traits qui se cachent derrière le fameux masque mortuaire en or de Toutankhamon. Pour obtenir une reconstitution faciale en fibre de verre, aidé de sculpteurs et de plasticiens, il a utilisé les données anthro- pométriques recueillies sur les radiographies de la momie, mais aussi sur des individus du même âge et d’un groupe eth- nique proche de celui auquel appartenait Toutankhamon. RAMSES II 1279 – 1212 avant Nouvel Empire, XIXe dynastie. Les petits ronds dessinés sur le casque pharaonique représentent la stylisation des cheveux crépus, comme l’a remarqué Denise Capart citée par Cheikh Anta Diop. Le casque du pharaon cesse d ’avoir une forme bizarre et gra- tuite parce qu ’on a découvert son archétype nègre africain. Un Toutsi actuel Cf. article Denise Capart dans Reflet du Monde, 1956. Le type de coiffure du Toutsi ne se conçoit que pour des cheveux crépus. Il a visiblement servi de modèle pour la conception du casque du pharaon. Shenoc CHEIKHANTA DIOP, VOLNEY ET LE SPHINX : THEOPHILE (CN, OBENGA: Amazon.ca: Livres. Aller au contenu principal.ca. Bonjour Entrez votre adresse Livres Bonjour, S'identifier. Comptes et Listes Retours et Commandes. Panier Préhistoire Nubie Méroé Egypte pharaonique Ethiopie Ghana Mali Mossi Songhai Zimbabwe Engaruka Nok Ifé Benin Yoruba Kongo Unité culturelle Langues Sciences - Techniques Accueil / Home Les civilisations africaines 1. Historiographie Références sur l'historiographie c'est-à-dire sur la manière d'écrire l'histoire Henri-Irénée Marrou, De la connaissance historique, Paris, Editions du Seuil, Collection Points, 1954. Histoire Générale de l'Afrique, Volume I, Méthodologie et préhistoire africaine, Paris, UNESCO/NEA, 1980, voir premiers chapitres Joseph Ki-Zerbo, "Introduction générale", Fage, "L'évolution de l'historiographie de l'Afrique", Boubou Hama et J. Ki-Zerbo, "Place de l'histoire dans la société africaine". Théophile Obenga, Pour une nouvelle histoire, Paris, Présence Africaine, 1980. Agnès Chauveau, Philippe Tétart sous la responsabilité de, ouvrage collectif, Becker, S. Bertstein, R. Frank, J. Le Goff, P. Milza, R. Rémond, Rioux, Sirinelli, Questions à l'histoire des temps présents, Paris, Editions Complexe, 1992. Jean Maurice Bizière, Pierre Vayssière, Histoire et historiens - Antiquité, Moyen-Âge, France moderne et contemporaine, Paris, Hachette, collection Carré Histoire, 1995. Théophile Obenga, Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx - Contribution à l'historiographie mondiale, Paris, Présence Africaine, 1996. 2. Méthodologie Dendrochronologie Histoire, définition Connaissance scientifiquement élaborée du passé » cf. Marrou, De la connaissance historique, Paris, Editions du Seuil, 1954, p. 31 et T. Obenga, Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Paris, Présence Africaine, Concepts historiques », 1996, pp. 357-381 Fernand Braudel, Grammaire des civilisations, Paris, Flammarion, 1993 Théophile Obenga, "Sources et techniques spécifiques de l'histoire africaine - Aperçu général", Histoire Générale de l'Afrique, Volume I, Méthodologie et préhistoire africaine Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres - Mythe ou vérité historique ?, Paris, Présence Africaine, 1967. Cheikh Anta Diop,"Introduction à l'étude des migrations en Afrique centrale et occidentale. Identification du berceau nilotique du peuple sénégalais", in Bulletin de l'IFAN, série B, Tome XXXV, n° 4, 1973, pp. 769-792. Parmi les caractéristiques de la démarche scientifique inaugurée par Cheikh Anta Diop dans le domaine de l'histoire africaine on notera en particulier - l'introduction du temps historique dans l'étude des sociétés africaines. - l'approche pluridisciplinaire L'analyse des faits linguistiques, L'ethnonymie, la toponymie, la tradition orale, L'analyse des phases d'évolution politico-sociales des sociétés L'établissement des corrélations entre des événements intérieurs et extérieurs, L'utilisation et l'interprétation des faits archéologiques, les sources écrites internes et externes, Le recours aux sciences exactes . la géologie, . la paléontologie, . l’archéologie, . la paléobotanique, la palynologie, . les datations et les analyses physico-chimiques, . . la biologie moléculaire, génétique, ... 3. Les sources archéologiques Exemples . Les nécropoles implantation, squelettes, objets divers fournissent des informations sur la population, les rites, la structure de la société, la conception du monde, les relations extérieures, … . L’habitat tracés des agglomérations, objets divers fournissent des informations sur l'occupation du sol, la démographie, l'organisation politico-sociale, ... . Les sites technologiques céramique, métallurgie, verres, tissus, pharmacopée, outils … fournissent des informations sur le développement technologique et scientifique . Les monuments Sites de métallurgie du fer de l'Afrique ancienne 4. Les sources écrites de l'antiquité africaine La Pierre de Palerme», Vème dynastie, Ancien Empire, 2498-2345 av. notre ère Les sources écrites internes . les documents écrits de l'Egypte ancienne et de Nubie, par exemple - Le calendrier d’Éléphantine 1450 av. - Le plafond astronomique de la tombe de Snenmout 1500av. - La pierre de Palerme, Vème dynastie, Ancien Empire, 2498-2345 av. notre ère - La table royale d’Abydos, Salle des Ancêtres. Le pharaon Sethi Ier avec son fils Ramsès II. - L’histoire de l’Egypte de Manethon 30 dynasties ou familles régnantes de 3100 av. unification de l’Egypte par le pharaon Ménès à –343 année de la mort du dernier pharaon autochtone, NectanEbo II. ManEthon a vécu sous le règne de PtolEmEe Ier de 305 à 282 av. Liste des souverains de la 1ère dynastie égyptienne Narmer, Hor-Aha, Mer-Neith Les textes méroïtiques les plus anciens connus découverts à Naga remontent au règne de SHANAKDAKHETE, reine de l'Empire de Koush capitale Méroé en 170 av. . les documents écrits de l'Ethiopie Les sources écrites externes . les documents écrits de la Mésopotamie . les documents écrits des auteurs Grecs et Latins Hérodote, Platon, Aristote, Strabon, ... Extrait du texte grec d'Hérodote, Livre II, Euterpe §104 5. Les sources écrites de l'histoire africaine précoloniale Manuscrit de Tombouctou, 17ème siècle Les sources écrites internes Mahmoud Khati Ta’rikh al Fattash, 16ème, 17ème siècles Es-Sa’adi Ta’rikh al Soudan, 17ème siècle Ahmed Baba Le dictionnaire biographique des lettrés du Soudan occidental, 17ème siècle, Ibn Fartuwa vie à l’époque du Maï Idriss, 16ème siècle, Chroniques Hawsa, La chronique de Kilwa 1530, Kitab al Zandj, Kitab al Ghunja, 18ème siècle Ghana actuel Les sources du Nil carte d’Idrissi, 12ème siècle Les sources écrites externes Ya’kub Mentionne Gao, Ghana, Zandj, 9ème siècle, Ma’sudi Zandj, 10ème siècle Al Bekri Afrique occidentale, 11ème siècle, Idrisi Le Livre de Roger – Roi de Sicile, 12ème siècle, Ibn Saïd Soudan central, 13ème siècle, Ibn Battuta visite du Mali en 1352-1353, Al Umari, Ibn Khaldoun Muqqadima, 1332-1406 Les auteurs européens voyageurs, marchands, navigateurs, missionnaires Alvise da Ca da Mosto 1455-57, Diego Gomès fin 15ème siècle, J. Duarte Pacheco Pereira 1506-1508, Filippo Pigafetta et Duarte Lopez 1591, P. Van der Broeck 1605, P. Balthazar Barreira 1609. Les auteurs européens compilateurs de Zurara 1452-1453, Joao de Barros 1552, Luys del Marmol Carvajal 1573-1589, P. d’Avity 1637, O. Dapper 1668. Sources asiatiques Inde, Chine, Japon, Indonésie, … Sources orientales Proche Orient, Arabie, Jordanie, Mésopotamie/Perse, … Sources américaines Nord et Sud Itinéraires transsahariens anciens 6. Tableau synthétique de la préhistoire de l'Afrique Silex taillé. Vallée du Nil, -200 000 ans Évolution humaine Nom de fossiles Années Étagement des industries lithiques industries de la pierre taillée Dénominations anglaises Dénominations françaises Types d’industries Homo sapiens sapiens ou homme anatomiquement moderne Idaltu Omo I 10 000 Late Stone Age Néolithique Capsien Eburran 40 000 Second Intermediate Paléolithique supérieur Atérien Stillbayen 160 000 200 000 Middle Stone Age Paléolithique moyen Moustérien – Débitage Levallois Homo sapiens archaïques L’homme de Kanjera 200 000 400 000 First Intermediate Paléolithique inférieur à bifaces Acheuléen final Old Stone Age Homo heidelbergensis Homo erectus évolué 600 000 800 000 Old Stone Age Paléolithique inférieur à bifaces Acheuléen Homo erectus Homo ergaster Homo habilis L’adoles-cent du Turkana La femme d’Olduvaï 1 400 000 2 000 000 Earlier Stone Age Paléolithique inférieur à bifaces Pré-acheuléen Paléolithique inférieur à galets aménagés Oldowayen Homo rudolfensis Australopithèques Lucy L’enfant de Taung 3 000 000 Earlier Stone Age Paléolithique inférieur à galets aménagés Oldowayen No industry Avant les Australopithèques Orrorin ToumaÏ Samburu- pithecus 5 000 000 9 500 000 No industry 7. Tableau synthétique de l'histoire de l'Afrique noire jusqu'au 16ème siècle Régions de l'Afrique noire précoloniale Villes anciennes de l'Afrique noire précoloniale 8. La naissance de l'écriture hiéroglyphique 9. Evolution de la population de l'Afrique Description des villes le cas de Bénin Périmètre 30 km ; la plus longue rue 7 km. 250 000 habitants Evolution approximative de la population de l’Afrique subsaharienne de l’an 800 à l’an 2000. - de 800 à 1300 formation de royaumes et empires ; taux d’accroissement annuel moyen environ 0,14 %. - de 1300 à 1550 essor économique, villes de 60 000 à 200 000 habitants, gros villages ; taux d’accroissement annuel moyen environ 0,35 %. - de 1550 à 1850/1870 attaques portugaises et arabes, armes à feu, effets directs et indirects des traites arabes et européennes, insécurité permanente ; taux de diminution annuel moyen taux d’accroissement annuel moyen négatif environ - 0, 4 %. - de 1870 à 1930 continuation des traites orientales, conquêtes militaires, travaux forcés, répressions, réquisitions ; taux de diminution annuel moyen taux d’accroissement annuel moyen négatif environ - 0, 7 %. - de 1930 à 1949 action sanitaire et administrative, début du redressement démographique ; taux d’accroissement annuel moyen environ 0,7 %. 10. Les acquis de la recherche 11. Histoire de l'Afrique des rectificatifs qui s'imposent
\n \n \n \n \ncheikh anta diop volney et le sphinx
CheikhAnta Diop, né le 29 décembre 1923 à Thieytou et mort le 7 février 1986 à Dakar, est un scientifique de formation, historien, anthropologue, homme politique sénégalais. Il s'est attaché, sa vie durant, à montrer l'apport de l' Afrique et en particulier de l' Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiales.

On connaît plus Cheikh Anta Diop l’historien, l’anthropologue, l’égyptologue, l’homme politique sénégalais et le panafricaniste dont le combat a, toute sa vie durant, consisté à restaurer l’histoire africaine. L’homme s’est pourtant illustré dans un tout autre domaine souvent moins connu ou passé sous silence celui de la traduction et c’est à ce rôle de traducteur, de passeur » que nous nous intéresserons particulièrement. Mais pour mieux comprendre cet intérêt manifeste que Cheikh Anta Diop a accordé à la traduction à travers son parcours intellectuel, il est nécessaire de revenir, de façon brève, sur la trajectoire de ce militant, mais également sur le contexte historique et politique dans lequel il a effectué ses traductions afin de mieux saisir leur portée. En effet, Cheikh Anta Diop est l’un des rares intellectuels africains de sa génération à avoir pris le contre-pied de l’idéologie colonialiste et raciste de son époque. Face à l’arrogance occidentale qui tient à tout prix à nier à l’Afrique son histoire et son apport à la civilisation, il a, très jeune, fait preuve d’un engagement et d’une volonté à s’opposer à l’entreprise colonialiste. Après de 281 Jean-Marc MOURA, op., cit., 1999, p. 42. brillantes études, à Dakar et à Saint-Louis, sanctionnées de deux baccalauréats en mathématiques et en philosophie, il débarque à l’âge de vingt-trois ans, en 1946, en France où il poursuit ses études supérieures. Sous la direction du philosophe Gaston Bachelard et du scientifique Frédéric Joliot-Curie, Cheikh Anta est resté constant dans sa quête du savoir qui constitue pour lui la meilleure façon de lutter contre la colonisation et l’impérialisme. Une quête qui lui mène au laboratoire du Collège de France où il commence à s’intéresser tout particulièrement à la physique nucléaire. Un parcours, sans aucun doute, brillant mais qui n’est pas sans obstacles pour lui notamment lorsqu’il commence à développer sa théorie tendant à remettre en cause les préjugés et l’idéologie occidentale qui n’ont pour but que de falsifier l’histoire de la race noire. Le rétablissement de cette histoire, Cheikh Anta Diop en a fait un sacerdoce et pour lui, l’africanité de l’Egypte ancienne, qu’il appelle l’Egypte nègre », est une réalité de la même façon que les origines africaines de l’humanité et de la civilisation sont irréfutables. Des positions très audacieuses, car prises dans un contexte de colonisation où l’infériorité de la race noire faisait presque l’unanimité dans l’Occident colonialiste, mais aussi dans une période où l’égyptologie était encore l’apanage d’une poignée d’intellectuels européens. Pour étayer sa thèse, Cheikh Anta Diop282 s’est livré à un argumentaire tirant ses sources des témoignages d’auteurs du domaine des sciences humaines et sociales, historiens et philosophes tels qu’Hérodote, Volney ou encore de la Bible. Il n’a pas non plus manqué d’arguments ethnologiques mais aussi et surtout linguistiques qu’il a largement développés. Pour Cheikh Anta Diop, le lien de parenté entre l’égyptien et les langues nègres ne saurait faire l’objet d’aucun doute, c’est une réalité irréfutable au vu des similitudes qu’il juge trop remarquables pour relever du simple fait du hasard. Pour justifier cette thèse qu’il a tant défendue, il se livre à une étude comparative des grammaires égyptienne et wolof et de leurs vocabulaires respectifs. Dans le chapitre IV de son ouvrage Nations nègres et Culture, intitulé Arguments pour une origine nègre de la race et de la civilisation égyptiennes », l’auteur consacre plus d’une cinquantaine de pages à la démonstration des similitudes entre les deux langues283. Une étude touchant quasiment tous les aspects de la langue, de la conjugaison aux 282 Cheikh Anta DIOP, Nations nègres et Culture. De l'antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique noire d'aujourd'hui, Présence Africaine, Paris, 1954. 283 Ibid., pp. 231-287. caractères des substantifs en passant par la formation des pronoms, l’expression du temps etc. A travers cette étude comparative, Cheikh Anta Diop s’attache à démontrer la parenté entre langues nègres, en l’occurrence le wolof, et la langue égyptienne en mettant particulièrement l’accent sur leurs nombreuses caractéristiques communes cf. voir annexes. Mais, ses positions ont aussitôt suscité réserves et critiques. D’abord en France où, faute d’un jury disposé à admettre une supposée africanité de l’Egypte antique, il a du mal à soutenir sa thèse de doctorat à la Sorbonne en 1954. Les hostilités des intellectuels européens à son égard n’ont toutefois fait que renforcer ses convictions d’autant plus que cette thèse de doctorat pour laquelle il n’arrive pas à trouver un jury sera publiée la même année sous le titre Nation nègres et Culture. De l'antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique noire d'aujourd'hui ». Cet ouvrage, bien que devenu incontournable dans l’œuvre intellectuelle négro-africaine, n’a pas pour autant convaincu une bonne partie de l’intelligentsia africaine, voire sénégalaise, si ce n’est l’adhésion d’Aimé Césaire qui, dans son célèbre ouvrage Discours sur le colonialisme, n’a pas hésité à louer l’audace de l’auteur affirmant que c’est le livre le plus audacieux qu’un nègre ait jamais écrit284». Cette mise à l’écart du milieu intellectuel l’a quand même poussé à se montrer plus consensuel en abordant un sujet beaucoup moins conflictuel intitulé Etude comparative des systèmes politiques et sociaux de l’Europe et de l’Afrique, de l’antiquité à la formation des Etats modernes285 ». Il obtient finalement son titre de Docteur le 9 janvier 1960 à la Sorbonne après sept heures de soutenance avant de retourner au Sénégal où il sera nommé assistant à l’université de Dakar la même année. Ensuite, sur le plan sénégalais et africain, Cheikh Anta n’a pas tardé à faire face à un adversaire de taille en la personne de Léopold Sédar Senghor 1906-2001, deux intellectuels dont la cohabitation dans ce Sénégal nouvellement indépendant est marquée par une opposition idéologique à tous les points de vue. Cette opposition ne s’est pas limitée au terrain politique où Cheikh Anta Diop, fondateur en 1976 du parti Rassemblement National Démocratique RND, est resté l’un 284 Aimé CESAIRE, Discours sur le colonialisme, Présence Africaine, Paris, 1955. 285 des adversaires politiques les plus redoutables du président Léopold Sédar Senghor286 ». Leurs divergences intellectuelles semblent dater de bien avant l’indépendance, notamment sur les questions relatives aux idéaux panafricains. En effet, leurs désaccords peuvent se lire dans l’ouvrage Nations nègres et Culture publié en 1954, et dans lequel l’auteur Cheikh Anta Diop apporte une réponse ironique mais ferme à ce vers aussi célèbre que controversé de Léopold Sédar Senghor l’émotion est nègre et la raison hellène ». Il accuse d’ailleurs ce dernier de contribuer peu à peu à la création d’une littérature nègre de complémentarité, se voulant enfantine, puérile, bon enfant, passive, résignée, pleurnicharde287 ». Cette même idée de la responsabilité des écrivains africains à produire une littérature engagée qui continue de faire débat aujourd’hui apparaît déjà chez Cheikh Anta Diop qui, faisant allusion à cette phrase de Senghor, écrit […] Un tel climat d’aliénation a fini par agir profondément sur la conscience du Nègre, en particulier du Nègre instruit qui a eu l’occasion de prendre conscience de l’idée que le reste du monde se fait de lui et de son peuple. Il arrive très souvent que le Nègre intellectuel perde confiance en ses propres possibilités et en celles de sa race à tel point que, malgré la valeur des démonstrations exposées au cours de cette étude, il ne sera pas étonnant que certains d’entre nous, après en avoir pris connaissance, éprouvent encore du mal à admettre que nous ayons vraiment assumé le premier rôle de civilisateur du monde. Il est fréquent que des Nègres d’une haute intellectualité restent victimes de cette aliénation au point de chercher de bonne foi à codifier ces idées nazies d’une prétendue dualité du Nègre sensible et émotif, créateur d’art, et du Blanc fait surtout de rationalité. C’est ainsi que s’exprime de bonne foi un poète nègre africain dans un vers d’une admirable beauté L’émotion est nègre et la raison hellène »288. 286 Boubacar Boris DIOP, Le Sénégal entre Cheikh Anta Diop et Senghor », The University of Texas at Austin, 2005, p. 2. Article accessible en ligne Consulté le 17/05/16. 287 Cheikh Anta DIOP, op., cit., p. 55. 288 Ibid., pp. 54-55. Au-delà de son opposition idéologique avec le pouvoir du moment représenté par Senghor, Cheikh Anta s’est aussi illustré sur le plan panafricain dont il constitue encore aujourd’hui une figure incontournable pour la jeunesse africaine aspirant à l’unité du continent. Il a, dans le cadre de son combat idéologique, produit une œuvre intellectuelle abondante dans laquelle la question linguistique, plus particulièrement la traduction, occupe une place centrale. La traduction comme moyen de déconstruction de l’idéologie linguistique

Bleuégyptien. bleu égyptien, aussi connu sous le nom silicate de calcium et de cuivre (CaCuSi 4 O 10 ou CaOCuO (SiO 2) 4 (tétrasilicate de cuivre et de calcium)) ou cuprorivaite, est un pigment utilisé dans l'Egypte ancienne pendant des milliers d'années. Il est considéré comme le premier pigment synthétique. [1]
Cheikh Anta Diop naît en 1923 dans un petit village du Sénégal, Caytou. L'Afrique est sous la domination coloniale européenne qui a pris le relai de la traite négrière atlantique commencée au 16ème siècle. La violence dont l'Afrique est l'objet, n'est pas de nature exclusivement militaire, politique et économique. Théoriciens Voltaire, Hume, Hegel, Gobineau, Lévy Bruhl, etc. et institutions d'Europe l'institut d'ethnologie de France créé en 1925 par L. Lévy Bruhl, par exemple, s'appliquent à légitimer au plan moral et philosophique l'infériorité intellectuelle décrétée du Nègre. La vision d'une Afrique anhistorique et atemporelle, dont les habitants, les Nègres, n'ont jamais été responsables, par définition, d'un seul fait de civilisation, s'impose désormais dans les écrits et s'ancre dans les consciences. L'Égypte est ainsi arbitrairement rattachée à l'Orient et au monde méditerranéen géographiquement, anthropologiquement, culturellement. C'est donc dans un contexte singulièrement hostile et obscurantiste que Cheikh Anta Diop est conduit à remettre en cause, par une investigation scientifique méthodique, les fondements mêmes de la culture occidentale relatifs à la genèse de l'humanité et de la civilisation. La renaissance de l'Afrique, qui implique la restauration de la conscience historique, lui apparaît comme une tâche incontournable à laquelle il consacrera sa vie. C’est ainsi qu’il s'attache, dès ses études secondaires à Dakar et St Louis du Sénégal, à se doter d'une formation pluridisciplinaire en sciences humaines et en sciences exactes, nourrie par des lectures extrêmement nombreuses et acquiert une remarquable maîtrise de la culture européenne, il n'en est pas moins profondément enraciné dans sa propre culture. Sa parfaite connaissance du wolof, sa langue maternelle, se révèlera être l'une des principales clés qui lui ouvrira les portes de la civilisation pharaonique. Par ailleurs, l'enseignement coranique le familiarise avec le monde arabo-musulman. A partir des connaissances accumulées et assimilées sur les cultures africaine, arabo-musulmane et européenne, Cheikh Anta Diop élabore des contributions majeures dans différents domaines. L'ensemble se présente comme une œuvre cohérente et puissante qui fait de Cheikh Anta Diop un savant et un humaniste. On se propose dans une première partie de dégager de manière concise quelques-uns des traits essentiels de son œuvre. En second lieu, on présente la poursuite de l'œuvre du savant dans le domaine de l'histoire et de l'égyptologie. L'œuvre de Cheikh Anta Diop La reconstitution scientifique du passé de l'Afrique et la restauration de la conscience historique Au moment où Cheikh Anta Diop entreprend ses premières recherches historiques années 40 l'Afrique noire ne constitue pas "un champ historique intelligible" pour reprendre une expression de l'historien britannique Arnold Toynbee. Il est symptômatique qu'encore au seuil des années 60, dans le numéro d'octobre 1959 du Courrier de l'UNESCO, l'historien anglo-saxon Basile Davidson introduise son propos sur la "Découverte de l'Afrique" par la question "Le Noir est-t-il un homme sans passé ?" Dans son récent ouvrage "Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx", Théophile Obenga montre magistralement en quoi consiste l'originalité et la nouveauté de la problématique historique africaine ouverte et développée par Cheikh Anta Diop "En refusant le schéma hégélien de la lecture de l'histoire humaine, Cheikh Anta Diop s'est par conséquent attelé à élaborer, pour la première fois en Afrique noire une intelligibilité capable de rendre compte de l'évolution des peuples noirs africains, dans le temps et dans l'espace [...] Un ordre nouveau est né dans la compréhension du fait culturel et historique africain. Les différents peuples africains sont des peuples "historiques" avec leur État l'Égypte, la Nubie, Ghana, Mali, Zimbabwe, Kongo, Bénin, etc. leur esprit, leur art, leur science. Mieux, ces différents peuples historiques africains s'accomplissent en réalité comme des facteurs substantiels de l'unité culturelle africaine". [Théophile Obenga, Leçon inaugurale du colloque de Dakar de février-mars 1996 intitulé "L'œuvre de Cheikh Anta Diop - La Renaissance de l'Afrique au seuil du troisième millénaire", Actes du colloque de Dakar à paraître. Nations nègres et Culture – De l'Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique d'aujourd'hui– que publie en 1954 Cheikh Anta Diop aux Éditions Présence Africaine créées par Alioune Diop est le livre fondateur d'une écriture scientifique de l’histoire africaine. La reconstitution critique du passé de l'Afrique devient possible grâce à l'introduction du temps historique et de l'unité culturelle. La restauration de la conscience historique devient alors elle aussi possible. Les principales thématiques développées par Cheikh Anta Diop Les thématiques présentes dans l'œuvre de Cheikh Anta Diop peuvent être regroupées en six grandes catégories a. L'origine de l'homme et ses migrations. Parmi les questions traitées l'ancienneté de l'homme en Afrique, le processus de différentiation biologique de l’humanité, le processus de sémitisation, l’émergence des Berbères dans l’histoire, l'identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines. b. La parenté Égypte ancienne/Afrique noire. Elle est étudiée selon les aspects suivants le peuplement de la vallée du Nil, la genèse de la civilisation égypto-nubienne, la parenté linguistique, la parenté culturelle, les structures socio-politiques, etc. c. La recherche sur l'évolution des sociétés. Plusieurs développements importants sont consacrés à la genèse des formes anciennes d'organisation sociale rencontrées dans les aires géographiques méridionale Afrique et septentrionale Europe, à la naissance de l'État,.à la formation et l'organisation des États africains après le déclin de l'Égypte, à la caractérisation des structures politiques et sociales africaines et européennes avant la période coloniale ainsi qu'à leur évolution respective, aux modes de production, aux conditions socio-historiques et culturelles qui ont présidé à la Renaissance européenne. d. L'apport de l'Afrique à la civilisation. Cet apport est restitué dans de nombreux domaines la métallurgie, l'écriture, les sciences mathématiques, astronomie, médecine, ..., les arts et l'architecture, les lettres, la philosophie, les religions révélées judaïsme, christianisme, islam, etc. e. Le développement économique, technique, industriel, scientifique, institutionnel, culturel de l'Afrique. Toutes les questions majeures que pose l'édification d'une Afrique moderne sont abordées maîtrise des systèmes éducatif, civique et politique avec l'introduction et l'utilisation des langues nationales à tous les niveaux de la vie publique ; l'équipement énergétique du continent ; le développement de la recherche fondamentale ; la représentation des femmes dans les institutions politiques ; la sécurité ; la construction d'un État fédéral démocratique, etc. La création par Cheikh Anta Diop du laboratoire de datation par le radiocarbone qu'il dirige jusqu'à sa disparition est significative de toute l'importance accordée à "l'enracinement des sciences en Afrique". f. L'édification d'une civilisation planétaire. L'humanité doit rompre définitivement avec le racisme, les génocides et les différentes formes d’esclavage. La finalité est le triomphe de la civilisation sur la barbarie. Cheikh Anta Diop appelle de ses vœux l'avènement de l'ère qui verrait toutes les nations du monde se donner la main "pour bâtir la civilisation planétaire au lieu de sombrer dans la barbarie" Civilisation ou Barbarie, 1981. L’aboutissement d’un tel projet suppose - la dénonciation de la falsification moderne de l'histoire "La conscience de l'homme moderne ne peut progresser réellement que si elle est résolue à reconnaître explicitement les erreurs d'interprétations scientifiques, même dans le domaine très délicat de l'Histoire, à revenir sur les falsifications, à dénoncer les frustrations de patrimoines. Elle s'illusionne, en voulant asseoir ses constructions morales sur la plus monstrueuse falsification dont l'humanité ait jamais été coupable tout en demandant aux victimes d'oublier pour mieux aller de l'avant" Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres – mythe ou vérité historique ?, Paris, Présence Africaine, p. 12. - la réaffirmation de l'unité biologique de l'espèce humaine fondement d’une nouvelle éducation qui récuse toute inégalité et hiérachisation raciales "... Donc, le problème est de rééduquer notre perception de l'être humain, pour qu'elle se détache de l'apparence raciale et se polarise sur l'humain débarrassé de toutes coordonnées ethniques." Cheikh Anta Diop, "L'unité d'origine de l'espèce humaine", in Actes du colloque d'Athènes Racisme science et pseudo-science, Paris, UNESCO, coll. Actuel, 1982, pp. 137-141. L'ensemble de ces grandes problématiques définit de façon claire et cohérente un cadre, des axes et un programme de travail. L'apport méthodologique et les acquis du colloque du Caire Pour sortir l'Afrique du paradigme anhistorique et ethnographique dans lequel anthropologues et africanistes l'avaient confinée Cheikh Anta Diop adopte une méthodologie de recherche qui s'appuie sur des études diachroniques, le comparatisme critique, la pluridisciplinarité archéologie, linguistique, ethnonymie/toponymie, sociologie, sciences exactes, etc.. Grâce à une approche à la fois analytique et synthétique il lui a été possible de rendre aux faits historiques, sociologiques, linguistiques, culturels du continent africain, leur cohérence et leur intelligibilité. La nouvelle méthodologie en matière d'histoire africaine que préconise et met en œuvre Cheikh Anta Diop dans ses travaux est exposée dans son livre Antériorité des civilisations nègres – mythe ou vérité historique ?, op. cit., pp. 195-214 et largement commentée par le professeur Aboubacry Moussa Lam cf. bibliographie. S'agissant de l'Égypte ancienne alors étudiée dans son contexte négro-africain, Cheikh Anta Diop écrit "Partant de l'idée que l'Égypte ancienne fait partie de l'univers nègre, il fallait la vérifier dans tous Ies domaines possibles, racial ou anthropologique, linguistique, sociologique, philosophique, historique, etc. Si l'idée de départ est exacte, l'étude de chacun de ces différents domaines doit conduire à la sphère correspondante de l'univers nègre africain. L'ensemble de ces conclusions formera un faisceau de faits concordants qui éliminent le cas fortuit. C'est en cela que réside la preuve de notre hypothèse de départ. Une méthode différente n'aurait conduit qu'à une vérification partielle qui ne prouverait rien. Il fallait être exhaustif" Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres – mythe ou vérité historique ?, Paris, Présence Africaine, 1967, p. 275. En 1970, l'UNESCO sollicite Cheikh Anta Diop pour devenir membre du Comité scientifique international pour la rédaction d'une Histoire générale de l'Afrique. Son exigence d'objectivité le conduit à poser trois préalables à la rédaction des chapitres consacrés à l'histoire ancienne de l'Afrique. Les deux premiers consistent en la tenue d'un colloque international, organisé par l'UNESCO, réunissant des chercheurs de réputation mondiale, pour d'une part, traiter de l'origine des anciens Égyptiens, et d'autre part faire le point sur le déchiffrement de l'écriture méroïtique. En effet, une confrontation des travaux de spécialistes du monde entier lui paraissait indispensable pour faire avancer la science historique. Le troisième préalable concerne la réalisation d'une couverture aérienne de l'Afrique afin de restituer les voies anciennes de communication du continent. C'est ainsi que se tient au Caire du 28 janvier au 3 février 1974, organisé par l'UNESCO dans le cadre de la Rédaction de l'Histoire générale de l'Afrique, le colloque intitulé "Le peuplement de l'Égypte ancienne et le déchiffrement de l'écriture méroïtique". Ce colloque rassemble une vingtaine de spécialistes appartenant aux pays suivants Égypte, Soudan, Allemagne, USA, Suède, Canada, Finlande, Malte, France, Congo et Sénégal. La contribution très constructive des chercheurs africains tant au plan méthodologique qu'au niveau de la masse des faits apportés et instruits, a été reconnue par les participants et consigné dans le compte-rendu du colloque, notamment dans le domaine de la linguistique "un large accord s'est établi entre les participants". "Les éléments apportés par les professeurs DIOP et OBENGA ont été considérés comme très constructifs. … Plus largement, le professeur SAUNERON a souligné l'intérêt de la méthode proposée par le professeur OBENGA après le professeur DIOP. L'Égypte étant placée au point de convergence d'influences extérieures, il est normal que des emprunts aient été faits à des langues étrangères ; mais il s'agit de quelques centaines de racines sémitiques par rapport à plusieurs milliers de mots. L'égyptien ne peut être isolé de son contexte africain et le sémitique ne rend pas compte de sa naissance ; il est donc légitime de lui trouver des parents ou des cousins en Afrique."[cf. Histoire générale de l’Afrique, Paris, Afrique/Stock/Unesco, 1980, pp. 795-823]. S'agissant de la culture égyptienne "Le professeur VERCOUTTER a déclaré que, pour lui, l'Égypte était africaine dans son écriture, dans sa culture et dans sa manière de penser. Le professeur LECLANT a reconnu ce même caractère africain dans le tempérament et la manière de penser des Égyptiens." Le rapport, dans sa conclusion générale indique que "La très minutieuse préparation des communications des professeurs Cheikh Anta DIOP et OBENGA n'a pas eu, malgré les précisions contenues dans le document de travail préparatoire envoyé par l'UNESCO, une contrepartie toujours égale. Il s'en est suivi un véritable déséquilibre dans les discussions." Depuis 1974, les découvertes archéologiques, les études linguistiques, les études génétiques, l'examen de la culture matérielle, l'étude de la philosophie, etc. ne font que confirmer chaque jour davantage les grandes orientations de recherche recommandées par le Colloque du Caire. La postérité intellectuelle Dans le domaine de l'égyptologie, par exemple, une communauté d'égyptologues africains existe désormais. Elle s’est constituée selon les étapes ci-après. La période de la recherche solitaire 1946-1970 Jusqu'au début des années 1970, Cheikh Anta Diop poursuit, dans une totale solitude intellectuelle, ses recherches sur la parenté existant entre l'Égypte ancienne et le reste de l'Afrique noire engagées déjà depuis plus d'une vingtaine d'années. Un veto s'oppose implacablement à ce qu'il enseigne à l'Université de Dakar. Deux conséquences immédiates en découlent l'impossibilité d'orienter et de former les jeunes générations d'historiens et d'égyptologues africains, et celle de procéder au renouvellement complet des "Études africaines" tant sur le plan du contenu de l'enseignement intégration des antiquités égypto-nubiennes, etc. que sur celui des critères de compétence. Théophile Obenga rencontre Cheikh Anta Diop Au début des années 60, Théophile Obenga, découvre le livre de Cheikh Anta Diop Nations nègres et Culture. Théophile Obenga, est déjà formé à la philosophie et il maîtrise le grec ancien ainsi que le latin. Il s'oriente de manière décisive vers l'égyptologie et la linguistique. Il suit les enseignements de grands noms de la linguistique historique comme Henri Frei à l'Université de Genève et Émile Benveniste au Collège de France à Paris. Les premiers résultats des recherches de Théophile Obenga en histoire et en linguistique paraissent dans des articles dès 1969. C'est en 1973, qu'il publie aux Éditions Présence Africaine son premier grand livre, L'Afrique dans l'Antiquité - Égypte pharaonique/Afrique Noire. Le lecteur y trouvera entre autres des chapitres fondamentaux consacrés à la comparaison de la langue égyptienne ancienne et des langues négro-africaines contemporaines, ainsi qu'aux écritures anciennes du continent africain. Cheikh Anta Diop n'est désormais plus seul. Il le sait et il exprime l'espoir, dans sa préface au livre de Théophile Obenga, de voir se constituer à terme une équipe de chercheurs africains "Il est indispensable de créer une équipe de chercheurs africains où toutes les disciplines sont représentées. C'est de la sorte qu'on mettra le plus efficacement possible la pensée scientifique au service de l'Afrique.", avec la mise en garde préalable suivante "Puissent-ils comprendre qu'à la maîtrise des connaissances il faut ajouter l'efficacité de l'organisation pour se maintenir". Le colloque du Caire 1974 évoqué plus haut consolide la collaboration entre les deux hommes pour la réécriture de l'histoire de l'Afrique et partant de l'humanité, sur des bases strictement objectives. Les acquis du colloque du Caire provoquent des fissures dans le dispositif d'isolement dressé autour de Cheikh Anta Diop. La technicité du débat scientifique, dévoile jour après jour, l'incompétence et l'imposture africaniste qui se réfugie de manière malsaine, hier comme aujourd'hui encore, dans une pseudo critique à caractère psychanalytique ou dans le procès d'intention. Cheikh Anta Diop et Théophile Obenga se sont attachés, parallèlement à leurs recherches, à sensibiliser les Africains à l'histoire de l'Afrique avant la colonisation, aux enjeux vitaux qui lui sont associés, à faire naître des vocations, au moyen de conférences, de colloques, de longues interviews en Afrique, en Europe, dans les Caraïbes, aux États-Unis. Au fil des années des Africains se sont engagés dans la voie de l'égyptologie, tout en se heurtant, d’une part à l’hostilité du milieu universitaire, notamment francophone, où une telle orientation est "politiquement incorrecte" et d’autre part à la faiblesse des moyens matériels. Les continuateurs. L'École africaine d'égyptologie Une école africaine d'égyptologie s'est progressivement constituée. C'est le lieu de souligner, ici, toute l'importance que revêt la connaissance de l'intérieur de l'univers négro-africain, particulièrement à la langue, la culture matérielle, les conceptions philosophiques, religieuses et socio-politiques. On touche donc du doigt les critères mêmes que doit satisfaire un spécialiste véritable de l'Afrique ancienne. Les grandes orientations de travail de l'école africaine d'égyptologie recouvrent les thématiques développées par Cheikh Anta Diop, rappelées plus haut, ainsi que les recommandations du colloque d'Égyptologie du Caire. Les résultats les plus récents des recherches linguistiques, culturelles de manière générale sur la civilisation pharaonique alliés à ceux des recherches archéologiques illustrent la pertinence scientifique du cadre de travail négro-africain, son caractère éminemment fécond. La revue ANKH, Revue d'égyptologie et des civilisations africaines, a justement pour vocation de publier de tels acquis. ANKH signifie la "Vie" en langue égyptienne pharaonique. Créée en 1992, elle est dirigée par le professeur Théophile Obenga. Les collaborateurs de ANKH sont des chercheurs de divers pays, marque de son ouverture internationale. On y trouvera, outre les études consacrées à l’Antiquité égypto-nubienne linguistique, culture matérielle, philosophie, religion, archéologie,..., des synthèses sur l'Afrique en général, une section sciences exactes physique, mathématiques, informatique, ..., et une rubrique bibliographique. Parallèlement, toute une série d’ouvrages traduit la richesse de la recherche égyptologique africaine cf. bibliographie. Cette production intellectuelle de haut niveau s’enrichit chaque année de nouvelles études et constitue la base nécessaire d’un enseignement de qualité sur l'Afrique ancienne. En 1981, Cheikh Anta Diop est enfin nommé professeur d'histoire associé à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Dakar, c’est-à-dire vingt sept ans après la parution de Nations nègres et Culture, vingt et un ans après son Doctorat d'État. Il y enseignera en maîtrise, en DEA et dirigera des thèses jusqu'à sa disparition en 1986. La relève est assurée aujourd'hui par Aboubacry Moussa Lam et Babacar Sall, égyptologues à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Sollicités par nombre de clubs, de cercles d’études, d'associations comme les Générations Cheikh Anta Diop du Burkina-Faso, du Niger, du Mali, du Sénégal, les égyptologues africains assurent également une vulgarisation sur l’histoire ancienne de l’Afrique à travers cours, conférences, séminaires, expositions organisés en Afrique, aux États-Unis, dans les Caraïbes, en Europe. La jeunesse africaine du continent et de la diaspora est désormais édifiée sur la période de son histoire qui précède les quatre siècles de la traite négrière atlantique et d'occupation coloniale, jusqu'aux périodes les plus reculées. L'œuvre de Cheikh Anta Diop montre la nécessité pour l'Afrique d'un retour à l'Égypte ancienne dans tous les domaines celui des sciences, de l'art, de la littérature, du droit, ... La démarche historique, loin d'être conçue comme un repli sur soi ou une simple délectation du passé, permet à Cheikh Anta Diop de définir le cadre de réflexion approprié pour poser, en termes exacts, l'ensemble des problèmes culturels, éducatifs, politiques, économiques, scientifiques, techniques, industriels, etc., auxquels sont confrontés les Africains, aujourd'hui, et pour y apporter des solutions. C'est pourquoi toute son œuvre se présente comme le socle même d’une véritable renaissance de l'Afrique "[Et] les études africaines ne sortiront du cercle vicieux où elles se meuvent, pour retrouver tout leur sens et toute leur fécondité, qu'en s'orientant vers la vallée du Nil. Réciproquement, l'égyptologie ne sortira de sa sclérose séculaire, de l'hermétisme des textes, que du jour où elle aura le courage de faire exploser la vanne qui l'isole, doctrinalement, de la source vivifiante que constitue, pour elle, le monde nègre" Antériorité des civilisations nègres - mythe ou vérité historique ?, op. cit., p. 12.
1) Cheikh Anta Diop, The African Origin of Civilization, edited and translated by Mercer Cook, Lawrence Hill Books, Chicago 1974. The Great Sphinx had a negro head: diop1.jpg. King Narmer, long regarded as the first Pharaoh - with negro features: diop5.jpg. Pharaohs Zoser and Cheops: diop6-7.jpg. Pharaohs Mycerinus and Mentuhotep I: diop8-9.jpg
Cheikh Anta Diop est né le 29 décembre 1923 dans le village de Caytou situé dans la région de Diourbel en pays Baol-Cayor, près de la ville de Bambey à environ 150 km de Dakar, au Sénégal. Son père, le Jeune Massamba Sassoum Diop est décédé peu de temps après sa naissance. Sa mère, Magatte Diop, vécut jusqu’en 1984. Cheikh Anta Diop épousera en 1953, à Paris, une Française, Louise Marie Maes, diplômée d’Études supérieures en Histoire et Géographie. Quatre fils naîtront de cette union. Cheikh Anta Diop décède le 7 février 1986 ; il repose, selon sa volonté, à Caytou, auprès de son grand-père le Grand Massamba Sassoum Diop, fondateur du village. 1927 – 1937 A l’âge de quatre-cinq ans il est envoyé à l’école coranique. Il est ensuite scolarisé à l’école française l’École Régionale de Diourbel. En 1937, il obtient son certificat d’études primaires. 1938 – 1945 Études secondaires à Dakar et Saint-Louis. Il obtient, en 1945, ses baccalauréats brevet de capacité colonial correspondant au baccalauréat » en mathématiques et en philosophie. Durant ces années passées au lycée, il élabore un alphabet conçu pour transcrire toute langue africaine et il entreprend également la rédaction d’une histoire du Sénégal. Dans cette même période apparaissent ses premières réflexions qui plus tard déboucheront sur son projet de renaissance culturelle et d’indépendance politique de l’Afrique noire. Il se destine néanmoins à un métier scientifique appréhendé comme un devoir de découverte et d’invention vis-à-vis de l’humanité. 1946 Arrivée à Paris au cours de l’année 1946. Il s’inscrit en classe de Mathématiques Supérieures, son but étant de devenir ingénieur en aéronautique. En attente de la rentrée de l’année 1946-1947, il s’inscrit en Faculté des Lettres de la Sorbonne en philosophie. Il suit, en particulier, l’enseignement de Gaston Bachelard. A son initiative est créée l’Association des Étudiants Africains de Paris dont le premier président est Cheikh Fall. Amadou Mahtar M’Bow en deviendra quelques années plus tard le président. 1947 Cheikh Anta Diop poursuit, parallèlement à ses études, ses recherches linguistiques sur le wolof et le sérère, langues parlées au Sénégal. Il entre en relation avec Henri Lhote le découvreur des fresques du Tassili, au Sahara. 1948 Il achève sa licence de philosophie et s’inscrit en Faculté des Sciences. Il publie sa première étude de linguistique, Étude linguistique ouolove – Origine de la langue et de la race valaf, dans la revue Présence Africaine » créée par le grand homme de culture Alioune Diop en 1947, qui fondera la maison d’édition Présence Africaine puis la Société Africaine de Culture SAC. La même année, Cheikh Anta Diop publie, dans un numéro spécial de la revue Le Musée Vivant , un article intitulé Quand pourra-t-on parler d’une renaissance africaine ? en partie consacré à la question de l’utilisation et du développement des langues africaines, et dans lequel Cheikh Anta Diop propose pour la première fois de bâtir les humanités africaines à partir de l’Égypte ancienne. 1949 Il fait inscrire sur les registres de la Sorbonne le sujet de thèse de doctorat ès-Lettres qu’il se propose de traiter, sous la direction du professeur Gaston Bachelard, et qui s’intitule L’avenir culturel de la pensée africaine . 1950 Il obtient les deux certificats de chimie chimie générale et chimie appliquée. Il prend la décision d’intégrer en juillet 1950 le RDA Rassemblement Démocratique Africain alors dirigé par Félix Houphouët-Boigny, tout en rappelant fermement à la direction du RDA son devoir de ne pas faillir à sa mission historique celle d’une véritable libération du continent africain. Retour au Sénégal pendant l’hivernage juillet-août de l’année 1950. Il donne, à Dakar et Saint-Louis, plusieurs conférences dont la presse se fait l’écho — Un enseignement est-il possible en Afrique dans la langue maternelle ? , — Nécessité et possibilité d’un enseignement dans la langue maternelle en Afrique , — Les fondements culturels d’une civilisation africaine moderne . Au cours de ce même séjour, il propose, avec des notables, dans une lettre adressée aux autorités de l’AOF Afrique Occidentale Française, un plan de reboisement du pays afin de faire face au danger de la sécheresse. 1951 Inscription sur les registres de la faculté de son sujet de thèse secondaire Qu’étaient les Égyptiens prédynastiques , sous la direction du professeur Marcel Griaule. Il devient le secrétaire général de l’Association des Étudiants du RDA AERDA, à Paris. Il donne plusieurs conférences — L’origine du wolof et du peuple qui parle cette langue , organisée à Paris au Musée de l’Homme par la Société des Africanistes, dont le secrétaire général est à l’époque Marcel Griaule. — Les fondements culturels d’une civilisation africaine moderne , organisée par l’Association des Étudiants africains de Paris, — Objectifs d’une politique africaine efficiente , également organisée par l’Association des Étudiants africains de Paris. Il organise, dans le cadre de l’AERDA, le premier congrès panafricain politique d’étudiants d’après-guerre, du 4 au 8 juillet 1951. La WASU West African Student Union participe à ce congrès. Thefollowing is evidence from The African Origin of Civilization: by Cheikh Anta Diop. Evidence from Physical Anthropology The skeletons and skulls of the Ancient Egyptians clearly reflect they were Negroid people with features very similar to those of modern Black Nubians and other people of the Upper Nile and of East Africa.
Pays Tous les pays Afrique du Sud Algérie Angola Botswana Burkina Faso Burundi Bénin Cameroun Cap-Vert Centrafrique Comores Congo-Brazzaville Congo-Kinshasa Cote d'Ivoire Djibouti Egypte Erythrée Eswatini Ethiopie Gabon Gambie Ghana Guinée Guinée Bissau Guinée Equatoriale Ile Maurice Kenya Lesotho Liberia Libye Madagascar Malawi Mali Maroc Mauritanie Mozambique Namibie Niger Nigeria Ouganda Rwanda Sahara Occidental Seychelles Sierra Leone Somalie Soudan Sud-Soudan São Tomé and Príncipe Sénégal Tanzanie Tchad Togo Tunisie Zambie Zimbabwe Toute l'Afrique Afrique Centrale Accueil Afrique Centrale Angola Burundi Cameroun Centrafrique Congo-Brazzaville Congo-Kinshasa Gabon Guinée Equatoriale Rwanda São Tomé and Príncipe Tchad Afrique de l'Est Accueil Afrique de l'Est Burundi Comores Djibouti Erythrée Ethiopie Ile Maurice Kenya Madagascar Ouganda Rwanda Seychelles Somalie Soudan Sud-Soudan Tanzanie Afrique du Nord Accueil Afrique du Nord Algérie Egypte Libye Maroc Sahara Occidental Tunisie Afrique Australe Accueil Afrique Australe Afrique du Sud Angola Botswana Eswatini Lesotho Malawi Mozambique Namibie Zambie Zimbabwe Afrique de l'Ouest Accueil Afrique de l'Ouest Burkina Faso Bénin Cameroun Cap-Vert Cote d'Ivoire Gambie Ghana Guinée Guinée Bissau Liberia Mali Mauritanie Niger Nigeria Sierra Leone São Tomé and Príncipe Sénégal Togo Rubriques Toutes les Rubriques Afrique et Amérique Latine Afrique et Europe Afrique et Moyen Orient Afrique, Asie et Australie Agroindustrie Aide et Assistance Aliments et Agriculture Armes et Armées Athlétisme Banques Bourse Climat Commerce Conflit Construction Coronavirus Corruption Coupe du Monde Dette Devises Divertissement Droits de l'Homme Développement Durable Eau Ebola Eco-tourisme Education Energie Enfance Entreprises Environnement Fabrication Faune Femmes et Genre Finance Flux de Capitaux Football Gouvernance Grossesse et Accouchement Infrastructures Innovation Investissement Jeux Olympiques Justice et Lois Livres MNT Maintien de la Paix Migrations Musique Média NTIC Nutritive ONG Océans Organisations Internationales Paludisme Parcs Animaliers Polio Privatisation Produits Pétrole Relations Extérieures Religion Ressources Minières
CheikhAnta Diop, jalons biographiques et bibliographiques. Contexte historique d’émergence de son œuvre : — L’idéologie occidentale dominante et l’histoire de l’Afrique — La falsification de l’histoire : comment l’Égypte ancienne a été arrachée de son univers naturel négro-africain — La résistance africaine — La restauration de la conscience
On ne se lasse jamais de suivre ce brillant profil de Cheikh Anta Diop. Mais Qui était le Professeur Cheikh Anta Diop ? Éléments de réponse dans cet article synthétique. Méconnu par la majorité de ces compatriotes, de par sa personnalité, de par son oeuvre, Cheikh Anta Diop est un Sénégalais, historien, politique, anthropologue et égyptologue. Aujourd’hui il aussi utile que nécessaire de connaitre cet homme qui marqué son temps et dont l’oeuvre reste immortelle surtout pour ceux qui sont en quête du savoir. Nombre de Sénégalais, particulièrement les étudiants, ignorent la personnalité de Ckeikh Anta Diop. A la question de savoir qui est l’homme, certains répondent que c’est le parrain de l’Ucad, d’autres c’est un hitorien, un politicien. Ces réponses s’avèrent mais demeurent insuffisantes pour connaitre la biographie et même la biographie de Cheikh Anta Diop. Cheikh Anta Diop est un historien, anthropologue, égyptologue et homme politique sénégalais. Il est né le 29 décembre 1923 dans le village de Caytou situé dans la région de Diourbel. A l’âge de quatre, cinq ans il est envoyé à l’école coranique. Il est ensuite scolarisé à l’école française l’École Régionale de Diourbel. En 1937, il obtient son certificat d’études primaires. Entre 1938 – 1945, il fait ses études secondaires à Dakar et Saint-Louis. Il obtient, en 1945, ses baccalauréats brevet de capacité colonial correspondant au baccalauréat » en mathématiques et en philosophie. Durant ces années passées au lycée, il élabore un alphabet conçu pour transcrire toute langue africaine et il entreprend également la rédaction d’une histoire du Sénégal. Dans cette même période apparaissent ses premières réflexions qui plus tard déboucheront sur son projet de renaissance culturelle et d’indépendance politique de l’Afrique noire. Arrivée à Paris au cours de l’année 1946, il s’inscrit en classe de Mathématiques Supérieures, son but étant de devenir ingénieur en aéronautique. En attente de la rentrée de l’année 1946-1947, il s’inscrit en Faculté des Lettres de la Sorbonne en philosophie. A son initiative est créée l’Association des Étudiants Africains de Paris dont le premier président est Cheikh Fall. Cheikh Anta Diop poursuit, parallèlement à ses études, ses recherches linguistiques sur le wolof et le sérère, langues parlées au Sénégal. Il a mis l’accent sur l’apport de l’Afrique et en particulier de l’Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiale. En 1951, l’Anthropologue prépare sous la direction de Marcel Griaule une thèse de doctorat à l’Université de Paris, dans laquelle il affirme que l’Égypte antique était peuplée d’Africains noirs, et que la langue et la culture égyptiennes se sont ensuite diffusées dans l’Afrique de l’Ouest, qu’il parvient à obtenir en 1960. Il poursuit dans le même temps une spécialisation en physique nucléaire au laboratoire de chimie nucléaire du Collège de France. Son interprétation de données d’ordre anthropologique comme le rôle du matriarcat et archéologique l’amène à conclure que la culture égyptienne est une culture nègre. Sur le plan linguistique, il considère en particulier que le wolof, parlé aujourd’hui en Afrique occidentale, est phonétiquement apparenté à la langue égyptienne antique. Dans les années 1970, Diop participe au comité scientifique international qui dirige, dans le cadre de l’UNESCO, l’élaboration de l’Histoire générale de l’Afrique HGA, un projet éditorial ambitieux qui comptera huit volumes. Lorsqu’il obtient son doctorat en 1960, il revient au Sénégal enseigner comme maître de conférences à l’université de Dakar depuis rebaptisée université Cheikh-Anta-Diop, UCAD. Il y obtiendra en 1981 le titre de professeur. Mais dès 1966, il crée au sein de cette université de Dakar le premier laboratoire africain de datation des fossiles archéologiques au radiocarbone, en collaboration avec celui du Commissariat français à l’énergie atomique CEA de Gif-sur-Yvette. Dans les années 1970, Diop participe au comité scientifique international qui dirige, dans le cadre de l’UNESCO, l’élaboration de l’Histoire générale de l’Afrique HGA, un projet éditorial ambitieux qui comptera huit volumes. Pour la rédaction de cet ouvrage, il participe en 1974 au Colloque international du Caire où il confronte les méthodes et résultats de ses recherches avec ceux des principaux spécialistes mondiaux. À la suite de ce colloque international, Diop rédige un chapitre sur L’origine des anciens Égyptiens ». Vie Politique Par ailleurs, dès 1947, Diop s’est engagé politiquement en faveur de l’indépendance des pays africains et de la constitution d’un État fédéral en Afrique. Jusqu’en 1960, il lutte pour l’indépendance de l’Afrique et du Sénégal et contribue à la politisation de nombreux intellectuels africains en France. Entre 1950 et 1953, il est secrétaire général des étudiants du Rassemblement démocratique africain RDA11 et dénonce très tôt, à travers un article paru dans La Voix de l’Afrique noire, l’Union française, qui, quel que soit l’angle sous lequel on l’envisage, apparaît comme défavorable aux intérêts des Africains ». Poursuivant la lutte sur un plan plus culturel, il participe aux différents congrès des artistes et écrivains noirs et, en 1960, il publie ce qui va devenir sa plate-forme politique Les fondements économiques et culturels d’un futur État fédéral en Afrique noire». Selon Doué Gnonsoa, Diop sera l’un des principaux instigateurs de la démocratisation du débat politique au Sénégal, où il animera l’opposition institutionnelle au régime de Léopold Sédar Senghor, à travers la création de partis politiques le FNS en 1961, le RND en 1976, d’un journal d’opposition Siggi, renommé par la suite Taxaw et d’un syndicat de paysans. Sa confrontation, au Sénégal, avec le chantre de la négritude serait l’un des épisodes intellectuels et politiques les plus marquants de l’histoire contemporaine de l’Afrique noire. Cheikh Anta Diop décède le 7 février 1986, à son domicile de Fann, quartier situé non loin de l’Université de Dakar qui aujourd’hui porte son nom. Il laisse inachevé un travail, publié aux Éditions Présence Africaine sous le titre Nouvelles recherches sur l’égyptien ancien et les langues négro-africaines modernes. Le 8 février 2008, le ministre de la Culture du Sénégal Mame Biram Diouf inaugure un mausolée perpétuant la mémoire du chercheur à Caytou, son village natal où il repose. Ce mausolée figure sur la liste des sites et monuments classés du Sénégal.
CheikhAnta Diop, l'auteur de Nations nègres et culture et de Civilisation ou barbarie, a rendu à l'Afrique noire entière son passé, sa mémoire collective, sa présence formelle et active dans les différentes étapes de l'histoire universelle. Pour l'Afrique noire, assumer politiquement et culturellement son oeuvre, c'est entrer, debout, avec espoir, dans le
journal article Égypte ancienne et Afrique noire chez Cheikh Anta Diop Présence Africaine Nouvelle série, No. 149/150, HOMMAGE à Cheikh Anta Diop 1er et 2e TRIMESTRES 1989, pp. 203-213 11 pages Published By Présence Africaine Editions Read and download Log in through your school or library Read Online Free relies on page scans, which are not currently available to screen readers. To access this article, please contact JSTOR User Support. We'll provide a PDF copy for your screen reader. With a personal account, you can read up to 100 articles each month for free. Get Started Already have an account? Log in Monthly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 10 article PDFs to save and keep $ Yearly Plan Access everything in the JPASS collection Read the full-text of every article Download up to 120 article PDFs to save and keep $199/year Preview Preview Journal Information Alioune Diop, jeune intellectuel Sénégalais, prépare dès 1941 ce qui sera l’œuvre de sa vie Présence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette période de triomphe de l’hitlérisme, des amis fidèles, des compagnons de lutte. Alioune Diop, jeune intellectuel Sénégalais, prépare dès 1941 ce qui sera l’œuvre de sa vie Présence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette période de triomphe de l’hitlérisme, des amis fidèles, des compagnons de lutte. Alioune Diop, jeune intellectuel Sénégalais, prépare dès 1941 ce qui sera l’œuvre de sa vie Présence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette période de triomphe de l’hitlérisme, des amis fidèles, des compagnons de lutte. Alioune Diop, jeune intellectuel Sénégalais, prépare dès 1941 ce qui sera l’œuvre de sa vie Présence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette période de triomphe de l’hitlérisme, des amis fidèles, des compagnons de lutte. Publisher Information In 1949, the publishing house opens its doors. It is this space in which novelists, novelists, storytellers, essayists, poets and thinkers of the Black World can finally express themselves and see their works circulating. The Bantu Philosophy of the Reverend Father Placide Tempels, which arouses many controversies, is the first book published by the Presence Africaine Editions. En 1949, la Maison d’Edition ouvre ses portes. Elle est cet espace dans lequel, romanciers, nouvellistes, conteurs, essayistes, poètes et penseurs du Monde Noir peuvent enfin s’exprimer et voir circuler leurs œuvres. La Philosophie Bantoue, du Révérend Père Placide Tempels, qui suscite de nombreuses controverses, est le premier ouvrage publié par les Editions Présence Africaine. Rights & Usage This item is part of a JSTOR Collection. For terms and use, please refer to our Terms and Conditions Présence Africaine © 1989 Présence Africaine Editions Request Permissions vhIrsoE.
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