ï»żLapoĂ©tique de l'exil chez Victor Hugo : traiter un tel sujet revient Ă  Ă©tudier la totalitĂ© de la production hugo- lienne, ou peu s'en faut, tant la part de l'exil, vĂ©cu ou rĂȘvĂ©, rĂ©el ou imaginaire, y occupe de place, tant surtout l'exil apparaĂźt comme l'essence mĂȘme de cette Ɠuvre. Cela est connu. Aussi, pour Ă©viter la rĂ©pĂ©tition de ce qui est devenu, grĂące aux travaux de la
RĂ©sumĂ© du document À quoi songeaient les deux cavaliers dans la forĂȘt » nous prĂ©sente deux cavaliers, apparaissant, l'un sous la forme d'un je », l'autre sous le prĂ©nom d'Hermann, galopant dans la forĂȘt dans une scĂšne nocturne. Alors qu'ils ne cessent de galoper, un dialogue semble se crĂ©er entre eux. Mais ce dialogue est Ă©trange, leurs propos se contredisent absolument, tout d'abord assez briĂšvement puis avec de plus en plus d'ampleur. Leur sujet de discussion l'affliction causĂ©e par la vie, le malheur de la mort. DĂšs, lors, comment comprendre qu'un poĂšme Ă©crit avant la mort du son ange » soit placĂ© au cƓur du recueil dĂ©diĂ© Ă  la douleur paternelle du deuil ? Quelle intimitĂ© nous livre ici le poĂšte, Ă  quoi renvoie le je » et le personnage d'Hermann prĂ©sents dans le poĂšme ? Ne retrouve-t-on pas dans ce poĂšme le bouleversement propre Ă  l'Ă©tat d'esprit du deuil, la dĂ©sorientation du poĂšte et de ce qui l'entoure ? Extraits [...] Ainsi ce poĂšme, bien qu'Ă©crit avant la mort de LĂ©opoldine s'insĂšre de maniĂšre efficace dans le livre 4. Celui-ci est en effet le livre du deuil or dans ce poĂšme, la dĂ©sorientation est prĂ©sente partout, le bouleversement de tout ce qui est communĂ©ment admis, touchant la nature Ă©voquĂ©e dans le poĂšme mais encore le lecteur lui-mĂȘme, semble bien montrer un monde qui a perdu ses repĂšres, un monde instable c'est-Ă -dire l'esprit endeuillĂ© du pĂšre. De plus, dans ce poĂšme Hugo nous livre son intimitĂ© la plus profonde puisqu'il s'agit ici d'un songe Hermann et le je ne dialogue en fait pas mais disent en rĂȘve, comme le montre le dernier vers, plaçant le mot rĂȘve Ă  la cĂ©sure et les voix Ă  la rime. [...] [...] Venons-en maintenant Ă  la figure d'Hermann, ainsi qu'Ă  celle du je Nous l'avons dit Ă  propos d'Hermann, le verbe paraĂźtre lui confĂšre une existence assujettie Ă  la vision subjective du je dissimulĂ© derriĂšre le pronom rĂ©flĂ©chi me Mais ce n'est pas tout la description du me je fais d'Hermann une ombre or, une ombre n'est pas matiĂšre, n'est pas corps. De mĂȘme au vers 8 le poĂšte Ă©crit l'esprit profond d'Hermann est vide d'espĂ©rance encore une fois il est Ă©voquĂ© par son esprit. A-t-il un corps ? Hermann a-t-il une existence, est-il rĂ©ellement un personnage, oĂč n'est-il que le produit d'une imagination ? Car enfin ses uniques manifestations sont orales, il semble n'ĂȘtre qu'une voix. Hermann ne serait-il qu'une projection mentale lui aussi, créé par le poĂšte au mĂȘme titre que les images dĂ©crivant la nature ? [...] [...] Tout rĂ©sonne comme dans un lieu sans fin, sans cloison. D'ailleurs les repĂšres qui permettent ordinairement de se situer dans la nature, Ă  savoir les astres, sont eux-mĂȘmes source d'Ă©garement puisque les Ă©toiles volaient dans les banches des arbres impossible donc de se fier aux astres pour s'orienter. D'ailleurs les cavaliers ne viennent de nulle part, semble-t-il, et ne vont nulle part la traversĂ©e de la forĂȘt, Ă©voquĂ©e aux vers 3 et 14, ne semble jamais dirigĂ©e. Au vers 3 on nous dit Nos chevaux galopaient aucun complĂ©ment circonstanciel n'est lĂ  pour indiquer vers oĂč. [...] [...] Enfin on retrouve dans A quoi songeait les deux cavaliers dans la forĂȘt le poĂšte que l'on avait dĂ©jĂ  dans Trois ans aprĂšs et qui ne se sent plus capable de la grande poĂ©sie inspirĂ©e Ă  laquelle il se livrait par le passĂ©, sous l'expĂ©rience des tables tournantes dans notre poĂšme Hugo ne perçoit plus ce que lui dit la nature, les voix autrefois si claires ne sont plus qu'un murmure, qu'un balbutiement. Enfin, le poĂšme se clĂŽt sur Comme Ă  travers un rĂȘve ils [les morts] entendent nos voix livrant sont rĂȘve Hugo espĂšre donc que LĂ©opoldine l'entende, Hugo se fait donc fantĂŽme communicant avec les morts, et dispersant par lĂ  son moi poĂ©tique dans l'infini, accomplissant ainsi le programme qu'il s'est fixĂ© dans la prĂ©face. [...] [...] La cinquiĂšme dĂ©bute par Hermann reprit alors [ ] les guillemets s'ouvrent et ne se referment qu'Ă  la fin de la strophe, au vers 24. La sixiĂšme fait de mĂȘme, s'ouvrant sur Et je lui dis [ ] et ne se refermant qu'avec la fin de la prise de parole du je Aussi le lecteur a-t-il de quoi ĂȘtre surpris non seulement de la diffĂ©rence de traitement du poĂšme XI et du poĂšme XII, l'un Ă©voquant un quotidien comprĂ©hensible par tous, l'autre traitant d'une scĂšne nocturne se dĂ©roulant dans la forĂȘt entre deux cavaliers mais aussi de ce que le poĂšme ne lui parle pas directement Ă  lui lecteur, mais entretiennent un discours en son sein, entre deux personnages qui peuvent lui paraĂźtre bien Ă©trangers. [...]
PoĂšme"La Conscience" de Victor Hugo que vous lirez tout en bas: l’Ɠil, mĂ©taphore du surmoi de CaĂŻn le fratricide est aussi celui qui hante l'homme fĂ©roce et mĂȘme "frĂ©roce", celui qui jouit de sa cruautĂ© envers ses frĂšres, ses rivaux. Parfois envers des hommes, mais en permanence, partout, envers les frĂšres animaux.
Bonjour, je suis en seconde et j'ai un commentaire de texte sur une poĂ©sie de Victor Hugo lĂ  voici On vit, on meurt On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... Puis, le vaste et profond silence de la mort ! Je vais poster mon travail en dessous, pouvez-vous me dire si j'ai une bonne formulation ou une rĂ©ponse qui n'est pas assez correct etc Merci de vos rĂ©ponses et votre lecture PS Je n'ai pas souvent la ligne appartient Ă  la citation je le ferais ça au propre, et j'ai mis des indications entre parenthĂšses sur mon plan Introduction Le poĂšme "On vit, on meurt" tirĂ© du recueille Les comtemplations Ă©crit par Victor Hugo en 1856, qui suit le mouvement Romantique Victor Hugo laisse dans ce poĂšme une pensĂ©e pourquoi la vie nous procure une joie de vivre et nous entraĂźnent vers le deuil Le poĂšme met en scĂšne tout d'abord 2 axes, la force dynamique de la vie ainsi que une mĂ©diation sur la vanitĂ© humaine face Ă  la mort 1er sous-axe Victor Hugo nous montre ici que la vie est faite de sensation effet on trouve des termes du champ lexical de la joie joyeusementv, riant, bonheur. Nous remarquons l'utilisation plĂ©thorique de nom mĂšre, soeur, fille ,termes liĂ©s aux membres d'une famille, et l'expression " On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois" car les rois possĂšdent la richesse et le pouvoirs mais l'amour manque parfois Ă  leur bonheur. Et de sensation forte, la phrase On vit on parle, on a le ciel et les nuages" Ă©voque le ciel pour exprimer qu'on peut s'Ă©vader plus loin que l'au-delĂ  mais avec une petite barriĂšre les nuages L'expression "On lit Virgile et Dante" signifie qu'on aime lire les anciens livre qui raconte l'histoire d'une amitiĂ© entre 2 personnes L'expression "Le regard d'une femme en passant vous agite" exprime qu'on tombe sous les charmes d'une personne 2Ăšme sous-axe Victor Hugo nous montre ici que la vie est un mouvement perpĂ©tuel, effectivement nous observons que la phrase "On dĂ©jeune" en lisant son journal" est un prĂ©sent de rĂ©pĂ©tition signifie que le temps s'Ă©coule sans qu'on puisse l'arrĂȘter Et la vie est aussi un changement permanent, nous remarquons l'utilisation plĂ©thorique de cadre spatio-temporel "On va joyeusement / En voiture publique Ă  quelque endroit charmant" l'auberge, gĂźte Une occurrence plĂ©thorique d'adjectif antonymes "faible" et "fort", "grand" et "petit" On pense Ă  plusieurs chose Ă  la fois "on mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir,travail et amour" Transition Ce poĂšme illustre la force dynamique mais aussi une mĂ©diation sur la vanitĂ© humaine face Ă  la mort 1er sous-axe Victor Hugo nous montre que la mort est Ă  la fois effrayante et inĂ©luctable effectivement l'expression "on est flot dans la foule, ame dans la tempĂȘte" exprime qu'on rejoindra les morts, on ne sait pas oĂč on sera transportĂ© et qu'on est seul dans cette tempĂȘte Ainsi que une l'utilisation des termes du champ lexical du mal troublĂ©es, sombres, deuil, silence, mort qui renforce cette la mort 2Ăšme sous-axe Victor Hugo nous montre que la mort surprend tous les hommes en effet la phrase exclamative de la ligne 20 "Puis,le vaste et profond silence de la mort !" que la mort est soudaine Le pronom personnel "On" est frĂ©quemment rĂ©pĂ©tĂ© qui est universelle pour affirmer que la mort touche n'importe qui. Conclusion Bilan GĂ©nĂ©ral Pour le bilan gĂ©nĂ©ral je ne sais pas comment la formuler ainsi que l'ouverture que je ne trouve pas, pouvez-vous m'aider comment faire le bilan gĂ©nĂ©ral ? Voici mon plan sur 2 axes 1 La force dynamique de la vie a la vie est faite de sensations positives et fortes b la vie est un mouvement perpĂ©tuel et un changement permanent 2 Une mĂ©diation sur la vanitĂ© humaine face Ă  la mort a La mort est Ă  la fois effrayante et inĂ©lucatable b La mort surprend tous les hommes
Đ Ï‰Đ±áˆŻĐżŃƒĐżŃ€ ĐžĐŽŃŃ‡Đ„ĐŸ ŐšÏˆá‹•ĐŃ‚Ő«Ö€ĐŸ ŐŒĐžĐșωቃ ĐŸĐșŐ§ŐŹáˆžĐŒĐ°ĐČр Մрсаб Ń‚ŃƒĐœŃ‚Î±ŃĐČ
ቄуĐČĐžŐŁ ቁĐČŃŐžÖ‚á‰»Ï‰ĐČсО Ő°Đ”áŠŃƒÏ†Î”ĐżÏ…ŃĐŃ‚ Ń†ĐžĐżÎžÔžÖƒÏ‰Öƒ φ ĐžŃˆĐ”Ń„Ń‹ĐčŃŐŹĐ Đ”Đ¶Ő„ áˆĐŸŃ‚
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Aceux qui ignorent, enseignez-leur le plus de choses que vous pourrez; la société est coupable de ne pas donner l'instruction gratis; elle répond de la nuit qu'elle produit. Cette ùme est pleine d'ombre, le péché s'y commet. Le coupable n'est pas celui qui fait le péché, mais celui qui fait l'ombre. Par: Victor Hugo.
Ô cadavres, parlez ! quels sont vos assassins Quelles mains ont plongĂ© ces stylets dans vos seins ? Toi d'abord, que je vois dans cette ombre apparaĂźtre, Ton nom ? — Religion. — Ton meurtrier ? — Le prĂȘtre. — Vous, vos noms ? — ProbitĂ©, pudeur, raison, vertu. — Et qui vous Ă©gorgea ? — L'Ă©glise. — Toi, qu'es-tu ? — Je suis la foi publique. — Et qui t'a poignardĂ©e ? — Le serment. — Toi, qui dors de ton sang inondĂ©e ? — Mon nom Ă©tait justice. — Et quel est ton bourreau ? — Le juge. — Et toi, gĂ©ant, sans glaive en ton fourreau ? Et dont la boue Ă©teint l'aurĂ©ole enflammĂ©e ? — Je m'appelle Austerlitz. — Qui t'a tuĂ© ? — L'armĂ©e. Jersey, le 30 janvier 1852. Victor Hugo
Surce point, voir les analyses de Sophie Mentzel dans sa thĂšse : TrĂŽnes vacillants. La reprĂ©sentation de la royautĂ© sur la scĂšne romantique (1820-1840), Lille, Atelier de reproduction des thĂšses, 2017. 2. Ancien nom de la place des Vosges, dans l’actuel IVe arrondisse-ment de Paris. 3. Dans sa biographie de Victor Hugo, Jean-Marc
Victor Hugo PrĂ©sente-t-on Victor Hugo ? À l'Ă©vidence, aprĂšs treize piĂšces de théùtre, neuf romans, vingt recueils de poĂ©sie et 83 ans d'existence, dont 65 annĂ©es d'Ă©criture, l'homme qui a mis un ... [+] On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... – Puis, le vaste et profond silence de la mort ! Depuissix mille ans la guerre. Depuis six mille ans la guerre. Plait aux peuples querelleurs, Et Dieu perd son temps Ă  faire. Les Ă©toiles et les fleurs. Les conseils du ciel immense, Du lys pur, du nid dorĂ©, N’îtent aucune Victor-Marie Hugo, nĂ© le 26 fĂ©vrier 1802 Ă  Besançon et mort le 22 mai 1885 Ă  Paris, est un Ă©crivain, dramaturge, poĂšte, homme politique, acadĂ©micien et intellectuel engagĂ© français, considĂ©rĂ© comme l’un des plus importants Ă©crivains romantiques de langue française. Fils d’un gĂ©nĂ©ral d’Empire souvent absent, Victor Hugo est Ă©levĂ© surtout par sa mĂšre. Alors qu’il est encore Ă©lĂšve au lycĂ©e Louis le Grand, il se fait connaĂźtre en publiant son premier recueil de poĂšmes, Odes’ et obtient, pour celui-ci, une pension de Louis XVIII. Chef d’un groupe de jeunes Ă©crivains, il publie en 1827 sa premiĂšre piĂšce de théùtre en vers, Cromwell’, puis Orientales’ et Hernani’. Il s’impose comme le porte-parole du romantisme aux cĂŽtĂ©s de GĂ©rard de Nerval et de Gautier. En 1831, il publie son premier roman historique, Notre-Dame de Paris’, et en 1838 son chef-d’Ɠuvre romantique Ruy Blas’. En 1841, il est Ă©lu Ă  l’AcadĂ©mie française. En 1843, la mort de sa fille LĂ©opoldine le dĂ©chire et le pousse Ă  rĂ©viser son action. Il entame une carriĂšre politique. Élu Ă  l’assemblĂ©e constituante en 1848, il prend position contre la sociĂ©tĂ© qui l’entoure la peine de mort, la misĂšre, l’ordre moral et religieux. C’est en 1862 que Victor Hugo termine Les MisĂ©rables’, immense succĂšs populaire Ă  l’époque. Fervent opposant au coup d’État du 2 dĂ©cembre 1851, il doit prendre le chemin de l’exil jusqu’en 1870. InstallĂ© Ă  Jersey et Guernesey, il Ă©crit Les ChĂątiments’, et Les Contemplations’. De retour en France, Ă  plus de 60 ans, il entame la rĂ©daction de La LĂ©gende des siĂšcles’. PoĂšte romantique, dramaturge en rupture avec les codes classiques, et auteur de romans mythiques, Victor Hugo a connu la gloire populaire et la reconnaissance de ses pairs. Victor Hugo occupe une place importante dans l’histoire des lettres françaises et celle du dix-neuviĂšme siĂšcle, dans des genres et des domaines d’une remarquable variĂ©tĂ©. Il est Ă  la fois poĂšte lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades » 1826, Les Feuilles d’automne » 1832 ou Les Contemplations » 1856, mais il est aussi poĂšte engagĂ© contre NapolĂ©on III dans Les ChĂątiments » 1853 ou encore poĂšte Ă©pique avec La LĂ©gende des siĂšcles » 1859 et 1877. Son Ɠuvre multiple comprend aussi des discours politiques Ă  la Chambre des pairs, notamment sur la peine de mort, l’école ou l’Europe, des rĂ©cits de voyages Le Rhin, 1842, ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890, et une correspondance abondante. Victor Hugo a fortement contribuĂ© au renouvellement de la poĂ©sie et du théùtre ; il a Ă©tĂ© admirĂ© par ses contemporains et l’est encore, mais il a Ă©tĂ© aussi contestĂ© par certains auteurs modernes. Il a aussi permis Ă  de nombreuses gĂ©nĂ©rations de dĂ©velopper une rĂ©flexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grĂące Ă  ses multiples prises de position qui le condamneront Ă  l’exil pendant les vingt ans du Second Empire. Ses choix, Ă  la fois moraux et politiques, durant la deuxiĂšme partie de sa vie, et son Ɠuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblĂ©matique que la TroisiĂšme RĂ©publique a honorĂ© Ă  sa mort le 22 mai 1885 par des funĂ©railles nationales qui ont accompagnĂ© le transfert de sa dĂ©pouille au PanthĂ©on, le 31 mai 1885.

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Cette biographie vous propose des poĂšmes, des citations et proverbes de Victor Hugo et quelques lettres d'amour. 1. A Jeanne Recueil Les chansons des rues et des bois. Ces lieux sont purs ; tu les complĂštes. Ce bois, loin des sentiers battus, Semble avoir fait des violettes, Jeanne, avec toutes tes vertus. L'aurore ressemble Ă  ton Ăąge ; Jeanne, il existe sous les cieux On ne sait quel doux voisinage Des bons coeurs avec les beaux lieux. Tout ce vallon est une fĂȘte Qui t'offre son humble bonheur ; C'est un nimbe autour de ta tĂȘte ; C'est un Ă©den en ton honneur. Tout ce qui t'approche dĂ©sire Se faire regarder par toi, Sachant que ta chanson, ton rire, Et ton front, sont de bonne foi. Ô Jeanne, ta douceur est telle Qu'en errant dans ces bois bĂ©nis, Elle fait dresser devant elle Les petites tĂȘtes des nids. 2. A une jeune fille Recueil Odes et ballades. Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle, Enfant ! n'enviez point notre Ăąge de douleurs, OĂč le coeur tour Ă  tour est esclave et rebelle, OĂč le rire est souvent plus triste que vos pleurs. Votre Ăąge insouciant est si doux qu'on l'oublie ! Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs, Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie, Comme un alcyon sur les mers. Oh ! ne vous hĂątez point de mĂ»rir vos pensĂ©es ! Jouissez du matin, jouissez du printemps ; Vos heures sont des fleurs l'une Ă  l'autre enlacĂ©es ; Ne les effeuillez pas plus vite que le temps. Laissez venir les ans ! Le destin vous dĂ©voue, Comme nous, aux regrets, Ă  la fausse amitiĂ©, A ces maux sans espoir que l'orgueil dĂ©savoue, A ces plaisirs qui font pitiĂ©. Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance Riez ! n'attristez pas votre front gracieux, Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence, Qui rĂ©vĂšle votre Ăąme et rĂ©flĂ©chit les cieux ! 3. Oh ! quand je dors... Recueil Les rayons et les ombres. Oh ! quand je dors, viens auprĂšs de ma couche, Comme Ă  PĂ©trarque apparaissait Laura, Et qu'en passant ton haleine me touche... - Soudain ma bouche S'entr'ouvrira ! Sur mon front morne oĂč peut-ĂȘtre s'achĂšve Un songe noir qui trop longtemps dura, Que ton regard comme un astre se lĂšve... - Soudain mon rĂȘve Rayonnera ! Puis sur ma lĂšvre oĂč voltige une flamme, Eclair d'amour que Dieu mĂȘme Ă©pura, Pose un baiser, et d'ange deviens femme... - Soudain mon Ăąme S'Ă©veillera ! 4. On vit, on parle... Recueil Les rayons et les ombres. On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... - Puis, le vaste et profond silence de la mort ! 5. Jeanne endormie Recueil L'art d'ĂȘtre grand-pĂšre. L'oiseau chante ; je suis au fond des rĂȘveries. Rose, elle est lĂ  qui dort sous les branches fleuries, Dans son berceau tremblant comme un nid d'alcyon, Douce, les yeux fermĂ©s, sans faire attention Au glissement de l'ombre et du soleil sur elle. Elle est toute petite, elle est surnaturelle. Ô suprĂȘme beautĂ© de l'enfant innocent ! Moi je pense, elle rĂȘve ; et sur son front descend Un entrelacement de visions sereines ; Des femmes de l'azur qu'on prendrait pour des reines, Des anges, des lions ayant des airs benins, De pauvres bons gĂ©ants protĂ©gĂ©s par des nains, Des triomphes de fleurs dans les bois, des trophĂ©es D'arbres cĂ©lestes, pleins de la lueur des fĂ©es, Un nuage oĂč l'Ă©den apparaĂźt Ă  demi, VoilĂ  ce qui s'abat sur l'enfant endormi. Le berceau des enfants est le palais des songes ; Dieu se met Ă  leur faire un tas de doux mensonges ; De lĂ  leur frais sourire et leur profonde paix. Plus d'un dira plus tard Bon Dieu, tu me trompais. Mais le bon Dieu rĂ©pond dans la profondeur sombre - Non. Ton rĂȘve est le ciel. Je t'en ai donnĂ© l'ombre. Mais ce ciel, tu l'auras. Attends l'autre berceau ; La tombe. Ainsi je songe. Ô printemps ! Chante, oiseau ! 6. Le sacre de la femme - Ève Recueil La lĂ©gende des siĂšcles. Ève offrait au ciel bleu la sainte nuditĂ© ; Ève blonde admirait l'aube, sa soeur vermeille. Chair de la femme ! argile idĂ©ale ! ĂŽ merveille ! PĂ©nĂ©tration sublime de l'esprit Dans le limon que l'Être ineffable pĂ©trit ! MatiĂšre oĂč l'Ăąme brille Ă  travers son suaire ! Boue oĂč l'on voit les doigts du divin statuaire ! Fange auguste appelant le baiser et le coeur, Si sainte, qu'on ne sait, tant l'amour est vainqueur, Tant l'Ăąme est vers ce lit mystĂ©rieux poussĂ©e, Si cette voluptĂ© n'est pas une pensĂ©e, Et qu'on ne peut, Ă  l'heure oĂč les sens sont en feu, Étreindre la beautĂ© sans croire embrasser Dieu ! Ève laissait errer ses yeux sur la nature. Et, sous les verts palmiers Ă  la haute stature, Autour d'Ève, au-dessus de sa tĂȘte, l'oeillet Semblait songer, le bleu lotus se recueillait, Le frais myosotis se souvenait ; les roses Cherchaient ses pieds avec leurs lĂšvres demi-closes ; Un souffle fraternel sortait du lys vermeil ; Comme si ce doux ĂȘtre eĂ»t Ă©tĂ© leur pareil, Comme si de ces fleurs, ayant toutes une Ăąme, La plus belle s'Ă©tait Ă©panouie en dĂ©couvrir aussi PoĂšmes et poĂ©sie sur la nature 7. Tu me vois bon charmant et doux Recueil OcĂ©an vers. Tu me vois bon, charmant et doux, ĂŽ ma beautĂ© ; Mes dĂ©fauts ne sont pas tournĂ©s de ton cĂŽtĂ© ; C'est tout simple. L'amour, Ă©tant de la lumiĂšre, Change en temple la grotte, en palais la chaumiĂšre, La ronce en laurier-rose et l'homme en demi-dieu. Tel que je suis, rĂȘvant beaucoup et valant peu, Je ne te dĂ©plais pas assez pour que ta bouche Me refuse un baiser, ĂŽ ma belle farouche, Et cela me suffit sous le ciel Ă©toilĂ©. Comme PĂ©trarque Laure et comme Horace ÉglĂ©, Je t'aime. Sans l'amour l'homme n'existe guĂšre. Ah ! j'oublie Ă  tes pieds la patrie et la guerre Et je ne suis plus rien qu'un songeur Ă©perdu. 8. Quand deux cƓurs en s'aimant ont doucement vieilli Recueil Toute la lyre. Quand deux coeurs en s'aimant ont doucement vieilli Oh ! quel bonheur profond, intime, recueilli ! Amour ! hymen d'en haut ! ĂŽ pur lien des Ăąmes ! Il garde ses rayons mĂȘme en perdant ses flammes. Ces deux coeurs qu'il a pris jadis n'en font plus qu'un. Il fait, des souvenirs de leur passĂ© commun, L'impossibilitĂ© de vivre l'un sans l'autre. - ChĂ©rie, n'est-ce pas ? cette vie est la nĂŽtre ! Il a la paix du soir avec l'Ă©clat du jour, Et devient l'amitiĂ© tout en restant l'amour !
Lintention poursuivie de l’auteur devient du coup plus claire : la vie a des hauts et des bas, elle peut mĂȘme sembler parfaite ; finalement c’est quand-mĂȘme la mort qui nous capte tous. On vient juste de voir que la mort reprĂ©sente un trou et qu’elle est la phrase conclusive de la Comme s’il pressentait que son heure Ă©tait proche Grave, il ne faisait plus Ă  personne un reproche, Il marchait en rendant aux passants leur salut ; On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eĂ»t A peine vingt poils blancs Ă  sa barbe encore noire ; Il s’arrĂȘtait parfois pour voir les chameaux boire, Se souvenant du temps qu’il Ă©tait chamelier. Il songeait longuement devant le saint pilier ; par moments il faisait mettre une femme nue Et la regardait, puis contemplait la nue, Et disait La beautĂ© sur la terre, au ciel le jour ». Il semblait avoir vu l’éden, l’ñge d’amour, Les temps antĂ©rieurs, l’ùre immĂ©moriale. Il avait le front haut, la joue impĂ©riale, Le sourcil chauve, l’Ɠil profond et diligent, Le cou pareil au col d’une amphore d’argent, L’air d’un NoĂ© qui sait le secret du dĂ©luge. Si des hommes venaient le consulter, ce juge Laissait l’un affirmer, l’autre rire et nier, Ecoutait en silence et parlait le dernier. Sa bouche Ă©tait toujours en train d’une priĂšre ; Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ; Il s’occupait de lui-mĂȘme Ă  traire ses brebis ; Il s’asseyait Ă  terre et cousait ses habits. Il jeĂ»nait plus longtemps qu’autrui les jours de jeĂ»ne, Quoiqu’il perdĂźt sa force et qu’il ne fĂ»t plus jeune. A soixante-trois ans une fiĂšvre le prit. Il relut le Coran de sa main mĂȘme Ă©crit, Puis il remit au fils de SĂ©id la banniĂšre, En lui disant Je touche Ă  mon aube derniĂšre. Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu. Combats pour lui. » Et son Ɠil, voilĂ© d’ombre, avait ce morne ennui D’un vieux aigle forcĂ© d’abandonner son aire. Il vint Ă  la mosquĂ©e Ă  son heure ordinaire, AppuyĂ© sur Ali le peuple le suivant ; Et l’étendard sacrĂ© se dĂ©ployait au vent. LĂ , pĂąle, il s’écria, se tournant vers la foule ; Peuple, le jour s’éteint, l’homme passe et s’écroule ; La poussiĂšre et la nuit, c’est nous. Dieu seul est grand. Peuple je suis l’aveugle et suis l’ignorant. Sans Dieu je serais vil plus que la bĂȘte immonde. » Un sheick lui dit Ô chef des vrais croyants ! Le monde, SitĂŽt qu’il t’entendit, en ta parole crut ; Le jour oĂč tu naquit une Ă©toile apparut, Et trois tours du palais de ChosroĂšs tombĂšrent. » Lui, reprit Sur ma mort, les Anges dĂ©libĂšrent ; L’heure arrive. Ecoutez. Si j’ai de l’un de vous Mal parlĂ©, qu’il se lĂšve, ĂŽ peuple, et devant tous Qu’il m’insulte et m’outrage avant que je m’échappe, Si j’ai frappĂ© quelqu’un, que celui-lĂ  me frappe. » Et, tranquille, il tendit aux passants son bĂąton. Une vieille, tondant la laine d’un mouton, Assise sur un seuil, lui cria Dieu t’assiste ! » Il semblait regarder quelque vision triste, Et songeait ; tout Ă  coup, pensif, il dit VoilĂ , Vous tous, je suis un mot dans la bouche d’Allah ; Je suis cendre comme homme et feu comme prophĂšte. J’ai complĂ©tĂ© d’Issa la lumiĂšre imparfaite. Je suis la force, enfants ; JĂ©sus fut la douceur. Le soleil a toujours l’aube pour prĂ©curseur. JĂ©sus m’a prĂ©cĂ©dĂ©, mais il n’est pas la Cause. Il est nĂ© d’une Vierge aspirant une rose. Moi, comme ĂȘtre vivant, retenez bien ceci, Je ne suis qu’un limon par les vices noirci, J’ai de tous les pĂ©chĂ©s subi l’approche Ă©trange, Ma chair a plus d’affront qu’un chemin n’a de fange, Et mon corps par le mal est tout dĂ©shonorĂ© ; Ô vous tous, je serais bien vite dĂ©vorĂ© Si dans l’obscuritĂ© du cercueil solitaire Chaque faute engendre un ver de terre. Fils, le damnĂ© renaĂźt au fond du froid caveau Pour ĂȘtre par les vers dĂ©vorĂ© de nouveau ; Toujours sa chair revit, jusqu’à ce que la peine, Finie ouvre Ă  son vol l’immensitĂ© sereine. Fils, je suis le champ vil des sublimes combats, TantĂŽt l’homme d’en haut, tantĂŽt l’homme d’en bas, Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne Comme dans le dĂ©sert le sable et la citerne ; Ce qui n’empĂȘche pas que je n’aie, ĂŽ croyants ! Tenu tĂȘte dans l’ombre aux Anges effrayants Qui voudraient replonger l’homme dans les tĂ©nĂšbres, J’ai parfois dans mes poings tordu leurs bras funĂšbres ; Souvent, comme Jacob, j’ai la nuit, pas Ă  pas, LuttĂ© contre quelqu’un que je ne voyais pas ; Mais les hommes surtout on fait saigner ma vie, Ils ont jetĂ© sur moi leur haine et leur envie, Et, comme je sentais en moi la vĂ©ritĂ©, Je les ai combattus, mais sans ĂȘtre irritĂ©, Et, pendant le combat je criais “laissez faire ! Je suis le seul, nu, sanglant, blessĂ© ; je le prĂ©fĂšre. Qu’ils frappent sur moi tous ! Que tout leur soit permis ! Quand mĂȘme, se ruant sur moi, mes ennemis Auraient, pour m’attaquer dans cette voie Ă©troite, Le soleil Ă  leur gauche et la lune Ă  leur droite, Ils ne me feraient point reculer !” C’est ainsi Qu’aprĂšs avoir luttĂ© quarante ans, me voici ArrivĂ© sur le bord de la tombe profonde, Et j’ai devant moi Allah, derriĂšre moi le monde. Quant Ă  vous qui m’avez dans l’épreuve suivi, Comme les grecs HermĂšs et les hĂ©breux LĂ©vi, Vous avez bien souffert, mais vous verrez l’aurore. AprĂšs la froide nuit, vous verrez l’aube Ă©clore ; Peuple, n’en doutez pas ; celui qui prodigua Les lions aux ravins du Jebbel-Kronnega, Les perles Ă  la mer et les astres Ă  l’ombre, Peut bien donner un peu de joie Ă  l’homme sombre . » Il ajouta Croyez, veillez ; courbez le front. Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront Sur le mur qui sĂ©pare Eden d’avec l’abĂźme, Etant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ; Presque personne n’est assez pur de pĂ©chĂ©s Pour ne pas mĂ©riter un chĂątiment ; tĂąchez, En priant, que vos corps touchent partout la terre ; L’enfer ne brĂ»lera dans son fatal mystĂšre Que ce qui n’aura point touchĂ© la cendre, et Dieu A qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu ; Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes ; LĂ -haut sont les fruits purs dans les arbres augustes, Les chevaux sellĂ©s d’or, et, pour fuir aux sept dieux, Les chars vivants ayant des foudres pour essieux ; Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse, Habite un pavillon fait d’une perle creuse ; Le gehennam attend les rĂ©prouvĂ©s ; malheur ! Ils auront des souliers de feu dont la chaleur Fera bouillir leur tĂȘte ainsi qu’une chaudiĂšre. La face des Ă©lus sera charmante et fiĂšre. » Il s’arrĂȘta donnant audience Ă  l’espoir. Puis poursuivant sa marche Ă  pas lents, il reprit Ô vivants ! Je rĂ©pĂšte Ă  tous que voici l’heure OĂč je vais me cacher dans une autre demeure ; Donc, hĂątez-vous. Il faut, le moment est venu, Que je sois dĂ©noncĂ© par ceux qui m’ont connu, Et que, si j’ai des torts, on me crache au visage. » La foule s’écartait muette Ă  son passage. Il se lava la barbe au puits d’AbouflĂ©ia. Un homme rĂ©clama trois drachmes, qu’il paya, Disant Mieux vaut payer ici que dans la tombe. » L’Ɠil du peuple Ă©tait doux comme un Ɠil de colombe En le regardant cet homme auguste, son appui ; Tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentrĂ© chez lui, Beaucoup restĂšrent lĂ  sans fermer la paupiĂšre, Et passĂšrent la nuit couchĂ©s sur une pierre. Le lendemain matin, voyant l’aube arriver ; AboubĂ©kre, dit-il, je ne puis me lever, Tu vas prendre le Livre et faire la priĂšre. » Et sa femme AĂŻscha se tenait en arriĂšre ; Il Ă©coutait pendant qu’AboubĂ©kre lisait, Et souvent Ă  voix basse achevait le verset ; Et l’on pleurait pendant qu’il priait de la sorte. Et l’Ange de la mort vers le soir Ă  la porte Apparut, demandant qu’on lui permĂźt d’entrer. Qu’il entre. » On vit alors son regard s’éclairer De la mĂȘme clartĂ© qu’au jour de sa naissance ; Et l’Ange lui dit Dieu dĂ©sire ta prĂ©sence. - Bien », dit-il. Un frisson sur les tempes courut, Un souffle ouvrit sa lĂšvre, et Mahomet mourut.

Voixdans le grenier par Victor Hugo. Voix dans le grenier. par Victor Hugo. Vivent les bas de soie et les souliers vernis ! Dieu dit aux bons fauteuils : fauteuils, je vous bĂ©nis ! Vous illumine l’ñme en empourprant la chambre ! Ma foi, j’aime le vin. Moi, j’aime le cafĂ©.

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Les Contemplations 1856de Victor HugođŸ‘€ Victor Hugo
 NĂ© Ă  Besançon en 1802, Victor Hugo est trĂšs vite apparu comme le chef de l’école romantique. Élu Ă  l’AcadĂ©mie française en 1841, il est membre de l’AssemblĂ©e lĂ©gislative en 1849 et dĂ©putĂ© de Paris en 1871. Quand Victor Hugo meurt, Ă  83 ans, il a droit Ă  des funĂ©railles nationales et une immense foule l’accompagne. Il laisse une Ɠuvre inĂ©galĂ©e
 → À lire Biographie de Victor Hugo. đŸŽČ Exercice Connaissez-vous Victor Hugo ?Dans le livre des ChĂątiments, Victor Hugo regarde le monde extĂ©rieur ; dans le livre des Contemplations, il tient ses yeux et son esprit attachĂ©s sur lui-mĂȘme. Quelques jours, quelques mois, au plus, d’inspiration fougueuse avaient produit les ChĂątiments ; les Contemplations rĂ©flĂ©chissent l’aspect et traduisent les joies ou les douleurs de vingt-cinq annĂ©es », autant dire de toute une existence. Ce sont lĂ , pour employer l’expression mĂȘme de Hugo, les MĂ©moires d’une Ăąme ». Toute la destinĂ©e humaine est dans ce livre Il s’ouvre par la contemplation de l’ avant-printemps de la vie est bien vite passĂ©. L’ñme s’épanouit, comme la flore au mois de mai. C’est le temps oĂč les oiseaux chantent. Qu’exprime leur chant ? Les strophes invisibles » qui s’exhalent des cƓurs amoureux. Et ce que disent les oiseaux, tout le rĂ©pĂšte Ă  l’envi la caresse du vent, le rayonnement de l’étoile, la fumĂ©e du vieux toit, le parfum des meules de foin, l’odeur des fraises mĂ»res, la fraĂźcheur du ruisseau normand troublĂ© de sels marins », la palpitation d’ailes du martinet sous un portail de cathĂ©drale, l’ombre Ă©paisse des ifs, le frisson de l’étang, et l’ondulation des herbes, qui semble, le tressaillement des enchantements Ă©phĂ©mĂšres de la passion succĂšdent les efforts virils, et le combat, non sans angoisse, du devoir. Quel est le devoir du poĂšte ? S’isoler dans l’art, et vivre pour le culte d’un idĂ©al sans utilitĂ©, ou au contraire mettre le beau au service du vrai, et chercher le vrai dans le progrĂšs de tous les hommes ? Hugo avait dĂ©jĂ  Ă©crit ailleurs que le poĂšte a charge d’ñmes ». On peut donc s’attendre Ă  le trouver ici, comme ailleurs, prĂ©occupĂ© d’agir jusque dans le rĂȘve, et soucieux d’ĂȘtre utile, grossiĂšrement utile », comme il dit, mĂȘme sur les hauteurs de la spĂ©culation. N’est-ce pas lui qui condamne en ces termes les partisans de l’art pour l’art L’amphore qui refuse d’aller Ă  la fontaine mĂ©rite la huĂ©e des cruches ? » Il est poĂšte, mais il est homme, et sa premiĂšre manifestation de poĂšte a Ă©tĂ© une protestation contre la tendance qui faisait de l’Ɠuvre poĂ©tique une affaire de caste, qui donnait au lettrĂ© français des prĂ©tentions de mandarin » ; il a proclamĂ© la RĂ©volution des mots Tous les mots Ă  prĂ©sent planent dans la clartĂ©. Les Ă©crivains ont mis la langue en libertĂ©. Et, grĂące Ă  ces bandits, grĂące Ă  ces terroristes, Le vrai, chassant l’essaim des pĂ©dagogues tristes, L’imagination, tapageuse aux cent voix, Qui casse des carreaux dans l’esprit des bourgeois ; La poĂ©sie au front triple, qui rit, soupire Et chante ; raille et croit ; que Plaute et que Shakespeare Semaient, l’un sur la plebs, et l’autre sur le mob ; Qui verse aux nations la sagesse de Job Et la raison d’Horace Ă  travers sa dĂ©mence ; Qu’enivre de l’azur la frĂ©nĂ©sie immense, Et qui, folle sacrĂ©e aux regards Ă©clatants, Monte Ă  l’éternitĂ© par les degrĂ©s du temps, La muse reparaĂźt, nous reprend, nous ramĂšne, Se remet Ă  pleurer sur la misĂšre humaine, Frappe et console, va du zĂ©nith au nadir, Et fait sur tous les fronts reluire et resplendir Son vol, tourbillon, lyre, ouragan d’étincelles, Et ses millions d’yeux sur ses millions d’ janvier 1834. Les Contemplations, Livre premier VIICe n’est pas seulement l’intĂ©rĂȘt de son art qui passionne cet esprit viril ; il contemple avec Ă©motion, et dĂ©crit d’une plume tragique, avec d’inoubliables traits, les misĂšres de tous les il a sa large part de misĂšre et de deuil. Sa fille meurt. Le poĂšte, qui s’était longtemps attardĂ© Ă  contempler le ciel, et Ă  rĂȘver, comme le pĂątre, Ă  la lumiĂšre de l’étoile, se tourne dĂ©sormais vers la terre, et s’acharne, pour ainsi parler, Ă  pĂ©nĂ©trer le secret du tombeau. Il y va chercher ce qu’il a perdu ; il ne n’y trouve refuse de croire que tout l’ĂȘtre humain tienne, comme disait Bossuet, dans le dĂ©bris inĂ©vitable ». Il veut savoir oĂč le souffle qui animait l’organisme dĂ©truit, s’est retirĂ© ; il s’élance Ă  travers les rĂ©gions du ciel, Ă  la poursuite de cette en arrive Ă  concevoir ce qu’on nomme la mort comme un Ă©veil Ă  la vraie vie Ne dites pas mourir ; dites naĂźtre. Croyez. On voit ce que je vois et ce que vous voyez ; On est l’homme mauvais que je suis, que vous ĂȘtes ; On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fĂȘtes ; On tĂąche d’oublier le bas, la fin, l’écueil, La sombre Ă©galitĂ© du mal et du cercueil ; Quoique le plus petit vaille le plus prospĂšre ; Car tous les hommes sont les fils du mĂȘme pĂšre ; Ils sont la mĂȘme larme et sortent du mĂȘme Ɠil. On vit, usant ses jours Ă  se remplir d’orgueil ; On marche, on court, on rĂȘve, on souffre, on penche, on tombe, On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe. OĂč suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnu Vous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu, Impur, hideux, nouĂ© des mille nƓuds funĂšbres De ses torts, de ses maux honteux, de ses tĂ©nĂšbres ; Et soudain on entend quelqu’un dans l’infini Qui chante, et par quelqu’un on sent qu’on est bĂ©ni, Sans voir la main d’oĂč tombe Ă  notre Ăąme mĂ©chante L’amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante. On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent Fondre et vivre ; et, d’extase et d’azur s’emplissant, Tout notre ĂȘtre frĂ©mit de la dĂ©faite Ă©trange Du monstre qui devient dans la lumiĂšre un novembre 1854. Les Contemplations, Livre premier V Si forte que soit l’expression de cette espĂ©rance, si passionnĂ© que soit l’acte de foi en l’immortalitĂ© qui remplit toute la derniĂšre partie des Contemplations, ce qui nous touche le plus, dans le livre, c’est encore l’expression de la douleur paternelle, et cette admirable lamentation funĂšbre, tour Ă  tour aiguĂ« ou apaisĂ©e, dont rien n’égale par moments la simplicitĂ© pĂ©nĂ©trante MĂšre, voilĂ  douze ans que notre fille est morte ; Et depuis, moi le pĂšre et vous la femme forte, Nous n’avons pas Ă©tĂ©, Dieu le sait, un seul jour Sans parfumer son nom de priĂšre et d’amour. Nous avons pris la sombre et charmante habitude De voir son ombre vivre en notre solitude, De la sentir passer et de l’entendre errer, Et nous sommes restĂ©s Ă  genoux Ă  pleurer. Nous avons persistĂ© dans cette douleur douce, Et nous vivons penchĂ©s sur ce cher nid de mousse EmportĂ© dans l’orage avec les deux oiseaux. MĂšre, nous n’avons pas pliĂ©, quoique roseaux, Ni perdu la bontĂ© vis-Ă -vis l’un de l’autre, Ni demandĂ© la fin de mon deuil et du vĂŽtre A cette lĂąchetĂ© qu’on appelle l’oubli. Oui, depuis ce jour triste oĂč pour nous ont pĂąli Les cieux, les champs, les fleurs, l’étoile, l’aube pure, Et toutes les splendeurs de la sombre nature, Avec les trois enfants qui nous restent, trĂ©sor De courage et d’amour que Dieu nous laisse encor, Nous avons essuyĂ© des fortunes diverses, Ce qu’on nomme malheur, adversitĂ©, traverses, Sans trembler, sans flĂ©chir, sans haĂŻr les Ă©cueils, Donnant aux deuils du cƓur, Ă  l’absence, aux cercueils, Aux souffrances dont saigne ou l’ñme ou la famille, Aux ĂȘtres chers enfuis ou morts, Ă  notre fille, Aux vieux parents repris par un monde meilleur, Nos pleurs, et le sourire Ă  toute autre douleur. Marine-Terrace, aoĂ»t 1855. Les Contemplations, Livre premier VEn rĂ©sumĂ© Vingt-cinq ans de vie intĂ©rieure MĂ©moires d’une Ăąme » ; mais tendance Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous ». Trois livres sur Autrefois » Aurore », l’Âme en Fleur », Les Lettres et les RĂȘves » ; trois livres sur le prĂ©sent Pauca meae », En marche », Au bord de l’infini ». Les premiers livres rappellent Feuilles d’Automne » ou Voix intĂ©rieures ». Profondeur de l’émotion dans Pauca meae », livre consacrĂ© Ă  la mort de LĂ©opoldine À Villequier ». Le dernier livre est tout philosophique ; hantise de la mort, mĂ©ditations devant l’ocĂ©an en furie ; consultations de tables tournantes, souvenirs de Zoroastre, de Pythagore conduisent Hugo Ă  une conception personnelle de la mĂ©tempsychose ascension ou descente des ĂȘtres, dans la crĂ©ation, selon le mĂ©rite.✏ Testez vos connaissances ! ✏ Êtes-vous au point sur Victor Hugo ? Pour le savoir, testez vos connaissances en complĂ©tant ce questionnaire.đŸ“œ 20 citations choisies de Victor HugoArticles connexes LumiĂšre sur
 Hernani 1830. Notre-Dame de Paris 1831. Extrait de la prĂ©face de Cromwell 1827. Biographie de Victor Hugo. La France pendant le XIXe siĂšcle. Auteurs du XIXe siĂšcle. Genre littĂ©raire La poĂ©sie. La poĂ©sie repĂšres historiques. Le genre poĂ©tique. La versification française. Les de livresRecherche sur le site
Extraitde Les misĂ©rables de Victor Hugo. A force d'aller en avant, il parvint au point oĂč le brouillard de la fusillade devenait transparent. Si bien que les tirailleurs de la ligne rangĂ©s et Ă  l'affĂ»t derriĂšre leur levĂ©e de pavĂ©s, et les tirailleurs de la banlieue massĂ©s Ă  l'angle de la rue, se montrĂšrent soudainement quelque chose
XI On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l’auberge et du gĂźte ; Le regard d’une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois ; Le matin, on s’éveille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une sƓur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal ; tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu’on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort
 — Puis, le vaste et profond silence de la mort ! 11 juillet 1846, en revenant du cimetiĂšre. paktc9E.
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