Bonjour, je suis en seconde et j'ai un commentaire de texte sur une poĂ©sie de Victor Hugo lĂ voici On vit, on meurt On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... Puis, le vaste et profond silence de la mort ! Je vais poster mon travail en dessous, pouvez-vous me dire si j'ai une bonne formulation ou une rĂ©ponse qui n'est pas assez correct etc Merci de vos rĂ©ponses et votre lecture PS Je n'ai pas souvent la ligne appartient Ă la citation je le ferais ça au propre, et j'ai mis des indications entre parenthĂšses sur mon plan Introduction Le poĂšme "On vit, on meurt" tirĂ© du recueille Les comtemplations Ă©crit par Victor Hugo en 1856, qui suit le mouvement Romantique Victor Hugo laisse dans ce poĂšme une pensĂ©e pourquoi la vie nous procure une joie de vivre et nous entraĂźnent vers le deuil Le poĂšme met en scĂšne tout d'abord 2 axes, la force dynamique de la vie ainsi que une mĂ©diation sur la vanitĂ© humaine face Ă la mort 1er sous-axe Victor Hugo nous montre ici que la vie est faite de sensation effet on trouve des termes du champ lexical de la joie joyeusementv, riant, bonheur. Nous remarquons l'utilisation plĂ©thorique de nom mĂšre, soeur, fille ,termes liĂ©s aux membres d'une famille, et l'expression " On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois" car les rois possĂšdent la richesse et le pouvoirs mais l'amour manque parfois Ă leur bonheur. Et de sensation forte, la phrase On vit on parle, on a le ciel et les nuages" Ă©voque le ciel pour exprimer qu'on peut s'Ă©vader plus loin que l'au-delĂ mais avec une petite barriĂšre les nuages L'expression "On lit Virgile et Dante" signifie qu'on aime lire les anciens livre qui raconte l'histoire d'une amitiĂ© entre 2 personnes L'expression "Le regard d'une femme en passant vous agite" exprime qu'on tombe sous les charmes d'une personne 2Ăšme sous-axe Victor Hugo nous montre ici que la vie est un mouvement perpĂ©tuel, effectivement nous observons que la phrase "On dĂ©jeune" en lisant son journal" est un prĂ©sent de rĂ©pĂ©tition signifie que le temps s'Ă©coule sans qu'on puisse l'arrĂȘter Et la vie est aussi un changement permanent, nous remarquons l'utilisation plĂ©thorique de cadre spatio-temporel "On va joyeusement / En voiture publique Ă quelque endroit charmant" l'auberge, gĂźte Une occurrence plĂ©thorique d'adjectif antonymes "faible" et "fort", "grand" et "petit" On pense Ă plusieurs chose Ă la fois "on mĂȘle Ă sa pensĂ©e espoir,travail et amour" Transition Ce poĂšme illustre la force dynamique mais aussi une mĂ©diation sur la vanitĂ© humaine face Ă la mort 1er sous-axe Victor Hugo nous montre que la mort est Ă la fois effrayante et inĂ©luctable effectivement l'expression "on est flot dans la foule, ame dans la tempĂȘte" exprime qu'on rejoindra les morts, on ne sait pas oĂč on sera transportĂ© et qu'on est seul dans cette tempĂȘte Ainsi que une l'utilisation des termes du champ lexical du mal troublĂ©es, sombres, deuil, silence, mort qui renforce cette la mort 2Ăšme sous-axe Victor Hugo nous montre que la mort surprend tous les hommes en effet la phrase exclamative de la ligne 20 "Puis,le vaste et profond silence de la mort !" que la mort est soudaine Le pronom personnel "On" est frĂ©quemment rĂ©pĂ©tĂ© qui est universelle pour affirmer que la mort touche n'importe qui. Conclusion Bilan GĂ©nĂ©ral Pour le bilan gĂ©nĂ©ral je ne sais pas comment la formuler ainsi que l'ouverture que je ne trouve pas, pouvez-vous m'aider comment faire le bilan gĂ©nĂ©ral ? Voici mon plan sur 2 axes 1 La force dynamique de la vie a la vie est faite de sensations positives et fortes b la vie est un mouvement perpĂ©tuel et un changement permanent 2 Une mĂ©diation sur la vanitĂ© humaine face Ă la mort a La mort est Ă la fois effrayante et inĂ©lucatable b La mort surprend tous les hommes
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Surce point, voir les analyses de Sophie Mentzel dans sa thĂšse : TrĂŽnes vacillants. La reprĂ©sentation de la royautĂ© sur la scĂšne romantique (1820-1840), Lille, Atelier de reproduction des thĂšses, 2017. 2. Ancien nom de la place des Vosges, dans lâactuel IVe arrondisse-ment de Paris. 3. Dans sa biographie de Victor Hugo, Jean-Marc
Victor Hugo PrĂ©sente-t-on Victor Hugo ? Ă l'Ă©vidence, aprĂšs treize piĂšces de théùtre, neuf romans, vingt recueils de poĂ©sie et 83 ans d'existence, dont 65 annĂ©es d'Ă©criture, l'homme qui a mis un ... [+] On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... â Puis, le vaste et profond silence de la mort !
Depuissix mille ans la guerre. Depuis six mille ans la guerre. Plait aux peuples querelleurs, Et Dieu perd son temps Ă faire. Les Ă©toiles et les fleurs. Les conseils du ciel immense, Du lys pur, du nid dorĂ©, NâĂŽtent aucune
Victor-Marie Hugo, nĂ© le 26 fĂ©vrier 1802 Ă Besançon et mort le 22 mai 1885 Ă Paris, est un Ă©crivain, dramaturge, poĂšte, homme politique, acadĂ©micien et intellectuel engagĂ© français, considĂ©rĂ© comme lâun des plus importants Ă©crivains romantiques de langue française. Fils dâun gĂ©nĂ©ral dâEmpire souvent absent, Victor Hugo est Ă©levĂ© surtout par sa mĂšre. Alors quâil est encore Ă©lĂšve au lycĂ©e Louis le Grand, il se fait connaĂźtre en publiant son premier recueil de poĂšmes, Odesâ et obtient, pour celui-ci, une pension de Louis XVIII. Chef dâun groupe de jeunes Ă©crivains, il publie en 1827 sa premiĂšre piĂšce de théùtre en vers, Cromwellâ, puis Orientalesâ et Hernaniâ. Il sâimpose comme le porte-parole du romantisme aux cĂŽtĂ©s de GĂ©rard de Nerval et de Gautier. En 1831, il publie son premier roman historique, Notre-Dame de Parisâ, et en 1838 son chef-dâĆuvre romantique Ruy Blasâ. En 1841, il est Ă©lu Ă lâAcadĂ©mie française. En 1843, la mort de sa fille LĂ©opoldine le dĂ©chire et le pousse Ă rĂ©viser son action. Il entame une carriĂšre politique. Ălu Ă lâassemblĂ©e constituante en 1848, il prend position contre la sociĂ©tĂ© qui lâentoure la peine de mort, la misĂšre, lâordre moral et religieux. Câest en 1862 que Victor Hugo termine Les MisĂ©rablesâ, immense succĂšs populaire Ă lâĂ©poque. Fervent opposant au coup dâĂtat du 2 dĂ©cembre 1851, il doit prendre le chemin de lâexil jusquâen 1870. InstallĂ© Ă Jersey et Guernesey, il Ă©crit Les ChĂątimentsâ, et Les Contemplationsâ. De retour en France, Ă plus de 60 ans, il entame la rĂ©daction de La LĂ©gende des siĂšclesâ. PoĂšte romantique, dramaturge en rupture avec les codes classiques, et auteur de romans mythiques, Victor Hugo a connu la gloire populaire et la reconnaissance de ses pairs. Victor Hugo occupe une place importante dans lâhistoire des lettres françaises et celle du dix-neuviĂšme siĂšcle, dans des genres et des domaines dâune remarquable variĂ©tĂ©. Il est Ă la fois poĂšte lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades » 1826, Les Feuilles dâautomne » 1832 ou Les Contemplations » 1856, mais il est aussi poĂšte engagĂ© contre NapolĂ©on III dans Les ChĂątiments » 1853 ou encore poĂšte Ă©pique avec La LĂ©gende des siĂšcles » 1859 et 1877. Son Ćuvre multiple comprend aussi des discours politiques Ă la Chambre des pairs, notamment sur la peine de mort, lâĂ©cole ou lâEurope, des rĂ©cits de voyages Le Rhin, 1842, ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890, et une correspondance abondante. Victor Hugo a fortement contribuĂ© au renouvellement de la poĂ©sie et du théùtre ; il a Ă©tĂ© admirĂ© par ses contemporains et lâest encore, mais il a Ă©tĂ© aussi contestĂ© par certains auteurs modernes. Il a aussi permis Ă de nombreuses gĂ©nĂ©rations de dĂ©velopper une rĂ©flexion sur lâengagement de lâĂ©crivain dans la vie politique et sociale grĂące Ă ses multiples prises de position qui le condamneront Ă lâexil pendant les vingt ans du Second Empire. Ses choix, Ă la fois moraux et politiques, durant la deuxiĂšme partie de sa vie, et son Ćuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblĂ©matique que la TroisiĂšme RĂ©publique a honorĂ© Ă sa mort le 22 mai 1885 par des funĂ©railles nationales qui ont accompagnĂ© le transfert de sa dĂ©pouille au PanthĂ©on, le 31 mai 1885.
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Cette biographie vous propose des poĂšmes, des citations et proverbes de Victor Hugo et quelques lettres d'amour. 1. A Jeanne Recueil Les chansons des rues et des bois. Ces lieux sont purs ; tu les complĂštes. Ce bois, loin des sentiers battus, Semble avoir fait des violettes, Jeanne, avec toutes tes vertus. L'aurore ressemble Ă ton Ăąge ; Jeanne, il existe sous les cieux On ne sait quel doux voisinage Des bons coeurs avec les beaux lieux. Tout ce vallon est une fĂȘte Qui t'offre son humble bonheur ; C'est un nimbe autour de ta tĂȘte ; C'est un Ă©den en ton honneur. Tout ce qui t'approche dĂ©sire Se faire regarder par toi, Sachant que ta chanson, ton rire, Et ton front, sont de bonne foi. Ă Jeanne, ta douceur est telle Qu'en errant dans ces bois bĂ©nis, Elle fait dresser devant elle Les petites tĂȘtes des nids. 2. A une jeune fille Recueil Odes et ballades. Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle, Enfant ! n'enviez point notre Ăąge de douleurs, OĂč le coeur tour Ă tour est esclave et rebelle, OĂč le rire est souvent plus triste que vos pleurs. Votre Ăąge insouciant est si doux qu'on l'oublie ! Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs, Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie, Comme un alcyon sur les mers. Oh ! ne vous hĂątez point de mĂ»rir vos pensĂ©es ! Jouissez du matin, jouissez du printemps ; Vos heures sont des fleurs l'une Ă l'autre enlacĂ©es ; Ne les effeuillez pas plus vite que le temps. Laissez venir les ans ! Le destin vous dĂ©voue, Comme nous, aux regrets, Ă la fausse amitiĂ©, A ces maux sans espoir que l'orgueil dĂ©savoue, A ces plaisirs qui font pitiĂ©. Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance Riez ! n'attristez pas votre front gracieux, Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence, Qui rĂ©vĂšle votre Ăąme et rĂ©flĂ©chit les cieux ! 3. Oh ! quand je dors... Recueil Les rayons et les ombres. Oh ! quand je dors, viens auprĂšs de ma couche, Comme Ă PĂ©trarque apparaissait Laura, Et qu'en passant ton haleine me touche... - Soudain ma bouche S'entr'ouvrira ! Sur mon front morne oĂč peut-ĂȘtre s'achĂšve Un songe noir qui trop longtemps dura, Que ton regard comme un astre se lĂšve... - Soudain mon rĂȘve Rayonnera ! Puis sur ma lĂšvre oĂč voltige une flamme, Eclair d'amour que Dieu mĂȘme Ă©pura, Pose un baiser, et d'ange deviens femme... - Soudain mon Ăąme S'Ă©veillera ! 4. On vit, on parle... Recueil Les rayons et les ombres. On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... - Puis, le vaste et profond silence de la mort ! 5. Jeanne endormie Recueil L'art d'ĂȘtre grand-pĂšre. L'oiseau chante ; je suis au fond des rĂȘveries. Rose, elle est lĂ qui dort sous les branches fleuries, Dans son berceau tremblant comme un nid d'alcyon, Douce, les yeux fermĂ©s, sans faire attention Au glissement de l'ombre et du soleil sur elle. Elle est toute petite, elle est surnaturelle. Ă suprĂȘme beautĂ© de l'enfant innocent ! Moi je pense, elle rĂȘve ; et sur son front descend Un entrelacement de visions sereines ; Des femmes de l'azur qu'on prendrait pour des reines, Des anges, des lions ayant des airs benins, De pauvres bons gĂ©ants protĂ©gĂ©s par des nains, Des triomphes de fleurs dans les bois, des trophĂ©es D'arbres cĂ©lestes, pleins de la lueur des fĂ©es, Un nuage oĂč l'Ă©den apparaĂźt Ă demi, VoilĂ ce qui s'abat sur l'enfant endormi. Le berceau des enfants est le palais des songes ; Dieu se met Ă leur faire un tas de doux mensonges ; De lĂ leur frais sourire et leur profonde paix. Plus d'un dira plus tard Bon Dieu, tu me trompais. Mais le bon Dieu rĂ©pond dans la profondeur sombre - Non. Ton rĂȘve est le ciel. Je t'en ai donnĂ© l'ombre. Mais ce ciel, tu l'auras. Attends l'autre berceau ; La tombe. Ainsi je songe. Ă printemps ! Chante, oiseau ! 6. Le sacre de la femme - Ăve Recueil La lĂ©gende des siĂšcles. Ăve offrait au ciel bleu la sainte nuditĂ© ; Ăve blonde admirait l'aube, sa soeur vermeille. Chair de la femme ! argile idĂ©ale ! ĂŽ merveille ! PĂ©nĂ©tration sublime de l'esprit Dans le limon que l'Ătre ineffable pĂ©trit ! MatiĂšre oĂč l'Ăąme brille Ă travers son suaire ! Boue oĂč l'on voit les doigts du divin statuaire ! Fange auguste appelant le baiser et le coeur, Si sainte, qu'on ne sait, tant l'amour est vainqueur, Tant l'Ăąme est vers ce lit mystĂ©rieux poussĂ©e, Si cette voluptĂ© n'est pas une pensĂ©e, Et qu'on ne peut, Ă l'heure oĂč les sens sont en feu, Ătreindre la beautĂ© sans croire embrasser Dieu ! Ăve laissait errer ses yeux sur la nature. Et, sous les verts palmiers Ă la haute stature, Autour d'Ăve, au-dessus de sa tĂȘte, l'oeillet Semblait songer, le bleu lotus se recueillait, Le frais myosotis se souvenait ; les roses Cherchaient ses pieds avec leurs lĂšvres demi-closes ; Un souffle fraternel sortait du lys vermeil ; Comme si ce doux ĂȘtre eĂ»t Ă©tĂ© leur pareil, Comme si de ces fleurs, ayant toutes une Ăąme, La plus belle s'Ă©tait Ă©panouie en dĂ©couvrir aussi PoĂšmes et poĂ©sie sur la nature 7. Tu me vois bon charmant et doux Recueil OcĂ©an vers. Tu me vois bon, charmant et doux, ĂŽ ma beautĂ© ; Mes dĂ©fauts ne sont pas tournĂ©s de ton cĂŽtĂ© ; C'est tout simple. L'amour, Ă©tant de la lumiĂšre, Change en temple la grotte, en palais la chaumiĂšre, La ronce en laurier-rose et l'homme en demi-dieu. Tel que je suis, rĂȘvant beaucoup et valant peu, Je ne te dĂ©plais pas assez pour que ta bouche Me refuse un baiser, ĂŽ ma belle farouche, Et cela me suffit sous le ciel Ă©toilĂ©. Comme PĂ©trarque Laure et comme Horace ĂglĂ©, Je t'aime. Sans l'amour l'homme n'existe guĂšre. Ah ! j'oublie Ă tes pieds la patrie et la guerre Et je ne suis plus rien qu'un songeur Ă©perdu. 8. Quand deux cĆurs en s'aimant ont doucement vieilli Recueil Toute la lyre. Quand deux coeurs en s'aimant ont doucement vieilli Oh ! quel bonheur profond, intime, recueilli ! Amour ! hymen d'en haut ! ĂŽ pur lien des Ăąmes ! Il garde ses rayons mĂȘme en perdant ses flammes. Ces deux coeurs qu'il a pris jadis n'en font plus qu'un. Il fait, des souvenirs de leur passĂ© commun, L'impossibilitĂ© de vivre l'un sans l'autre. - ChĂ©rie, n'est-ce pas ? cette vie est la nĂŽtre ! Il a la paix du soir avec l'Ă©clat du jour, Et devient l'amitiĂ© tout en restant l'amour !Lintention poursuivie de lâauteur devient du coup plus claire : la vie a des hauts et des bas, elle peut mĂȘme sembler parfaite ; finalement câest quand-mĂȘme la mort qui nous capte tous. On vient juste de voir que la mort reprĂ©sente un trou et quâelle est la phrase conclusive de la Comme sâil pressentait que son heure Ă©tait proche Grave, il ne faisait plus Ă personne un reproche, Il marchait en rendant aux passants leur salut ; On le voyait vieillir chaque jour, quoiquâil eĂ»t A peine vingt poils blancs Ă sa barbe encore noire ; Il sâarrĂȘtait parfois pour voir les chameaux boire, Se souvenant du temps quâil Ă©tait chamelier. Il songeait longuement devant le saint pilier ; par moments il faisait mettre une femme nue Et la regardait, puis contemplait la nue, Et disait La beautĂ© sur la terre, au ciel le jour ». Il semblait avoir vu lâĂ©den, lâĂąge dâamour, Les temps antĂ©rieurs, lâĂšre immĂ©moriale. Il avait le front haut, la joue impĂ©riale, Le sourcil chauve, lâĆil profond et diligent, Le cou pareil au col dâune amphore dâargent, Lâair dâun NoĂ© qui sait le secret du dĂ©luge. Si des hommes venaient le consulter, ce juge Laissait lâun affirmer, lâautre rire et nier, Ecoutait en silence et parlait le dernier. Sa bouche Ă©tait toujours en train dâune priĂšre ; Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ; Il sâoccupait de lui-mĂȘme Ă traire ses brebis ; Il sâasseyait Ă terre et cousait ses habits. Il jeĂ»nait plus longtemps quâautrui les jours de jeĂ»ne, Quoiquâil perdĂźt sa force et quâil ne fĂ»t plus jeune. A soixante-trois ans une fiĂšvre le prit. Il relut le Coran de sa main mĂȘme Ă©crit, Puis il remit au fils de SĂ©id la banniĂšre, En lui disant Je touche Ă mon aube derniĂšre. Il nâest pas dâautre Dieu que Dieu. Combats pour lui. » Et son Ćil, voilĂ© dâombre, avait ce morne ennui Dâun vieux aigle forcĂ© dâabandonner son aire. Il vint Ă la mosquĂ©e Ă son heure ordinaire, AppuyĂ© sur Ali le peuple le suivant ; Et lâĂ©tendard sacrĂ© se dĂ©ployait au vent. LĂ , pĂąle, il sâĂ©cria, se tournant vers la foule ; Peuple, le jour sâĂ©teint, lâhomme passe et sâĂ©croule ; La poussiĂšre et la nuit, câest nous. Dieu seul est grand. Peuple je suis lâaveugle et suis lâignorant. Sans Dieu je serais vil plus que la bĂȘte immonde. » Un sheick lui dit Ă chef des vrais croyants ! Le monde, SitĂŽt quâil tâentendit, en ta parole crut ; Le jour oĂč tu naquit une Ă©toile apparut, Et trois tours du palais de ChosroĂšs tombĂšrent. » Lui, reprit Sur ma mort, les Anges dĂ©libĂšrent ; Lâheure arrive. Ecoutez. Si jâai de lâun de vous Mal parlĂ©, quâil se lĂšve, ĂŽ peuple, et devant tous Quâil mâinsulte et mâoutrage avant que je mâĂ©chappe, Si jâai frappĂ© quelquâun, que celui-lĂ me frappe. » Et, tranquille, il tendit aux passants son bĂąton. Une vieille, tondant la laine dâun mouton, Assise sur un seuil, lui cria Dieu tâassiste ! » Il semblait regarder quelque vision triste, Et songeait ; tout Ă coup, pensif, il dit VoilĂ , Vous tous, je suis un mot dans la bouche dâAllah ; Je suis cendre comme homme et feu comme prophĂšte. Jâai complĂ©tĂ© dâIssa la lumiĂšre imparfaite. Je suis la force, enfants ; JĂ©sus fut la douceur. Le soleil a toujours lâaube pour prĂ©curseur. JĂ©sus mâa prĂ©cĂ©dĂ©, mais il nâest pas la Cause. Il est nĂ© dâune Vierge aspirant une rose. Moi, comme ĂȘtre vivant, retenez bien ceci, Je ne suis quâun limon par les vices noirci, Jâai de tous les pĂ©chĂ©s subi lâapproche Ă©trange, Ma chair a plus dâaffront quâun chemin nâa de fange, Et mon corps par le mal est tout dĂ©shonorĂ© ; Ă vous tous, je serais bien vite dĂ©vorĂ© Si dans lâobscuritĂ© du cercueil solitaire Chaque faute engendre un ver de terre. Fils, le damnĂ© renaĂźt au fond du froid caveau Pour ĂȘtre par les vers dĂ©vorĂ© de nouveau ; Toujours sa chair revit, jusquâĂ ce que la peine, Finie ouvre Ă son vol lâimmensitĂ© sereine. Fils, je suis le champ vil des sublimes combats, TantĂŽt lâhomme dâen haut, tantĂŽt lâhomme dâen bas, Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne Comme dans le dĂ©sert le sable et la citerne ; Ce qui nâempĂȘche pas que je nâaie, ĂŽ croyants ! Tenu tĂȘte dans lâombre aux Anges effrayants Qui voudraient replonger lâhomme dans les tĂ©nĂšbres, Jâai parfois dans mes poings tordu leurs bras funĂšbres ; Souvent, comme Jacob, jâai la nuit, pas Ă pas, LuttĂ© contre quelquâun que je ne voyais pas ; Mais les hommes surtout on fait saigner ma vie, Ils ont jetĂ© sur moi leur haine et leur envie, Et, comme je sentais en moi la vĂ©ritĂ©, Je les ai combattus, mais sans ĂȘtre irritĂ©, Et, pendant le combat je criais âlaissez faire ! Je suis le seul, nu, sanglant, blessĂ© ; je le prĂ©fĂšre. Quâils frappent sur moi tous ! Que tout leur soit permis ! Quand mĂȘme, se ruant sur moi, mes ennemis Auraient, pour mâattaquer dans cette voie Ă©troite, Le soleil Ă leur gauche et la lune Ă leur droite, Ils ne me feraient point reculer !â Câest ainsi QuâaprĂšs avoir luttĂ© quarante ans, me voici ArrivĂ© sur le bord de la tombe profonde, Et jâai devant moi Allah, derriĂšre moi le monde. Quant Ă vous qui mâavez dans lâĂ©preuve suivi, Comme les grecs HermĂšs et les hĂ©breux LĂ©vi, Vous avez bien souffert, mais vous verrez lâaurore. AprĂšs la froide nuit, vous verrez lâaube Ă©clore ; Peuple, nâen doutez pas ; celui qui prodigua Les lions aux ravins du Jebbel-Kronnega, Les perles Ă la mer et les astres Ă lâombre, Peut bien donner un peu de joie Ă lâhomme sombre . » Il ajouta Croyez, veillez ; courbez le front. Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront Sur le mur qui sĂ©pare Eden dâavec lâabĂźme, Etant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ; Presque personne nâest assez pur de pĂ©chĂ©s Pour ne pas mĂ©riter un chĂątiment ; tĂąchez, En priant, que vos corps touchent partout la terre ; Lâenfer ne brĂ»lera dans son fatal mystĂšre Que ce qui nâaura point touchĂ© la cendre, et Dieu A qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu ; Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes ; LĂ -haut sont les fruits purs dans les arbres augustes, Les chevaux sellĂ©s dâor, et, pour fuir aux sept dieux, Les chars vivants ayant des foudres pour essieux ; Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse, Habite un pavillon fait dâune perle creuse ; Le gehennam attend les rĂ©prouvĂ©s ; malheur ! Ils auront des souliers de feu dont la chaleur Fera bouillir leur tĂȘte ainsi quâune chaudiĂšre. La face des Ă©lus sera charmante et fiĂšre. » Il sâarrĂȘta donnant audience Ă lâespoir. Puis poursuivant sa marche Ă pas lents, il reprit Ă vivants ! Je rĂ©pĂšte Ă tous que voici lâheure OĂč je vais me cacher dans une autre demeure ; Donc, hĂątez-vous. Il faut, le moment est venu, Que je sois dĂ©noncĂ© par ceux qui mâont connu, Et que, si jâai des torts, on me crache au visage. » La foule sâĂ©cartait muette Ă son passage. Il se lava la barbe au puits dâAbouflĂ©ia. Un homme rĂ©clama trois drachmes, quâil paya, Disant Mieux vaut payer ici que dans la tombe. » LâĆil du peuple Ă©tait doux comme un Ćil de colombe En le regardant cet homme auguste, son appui ; Tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentrĂ© chez lui, Beaucoup restĂšrent lĂ sans fermer la paupiĂšre, Et passĂšrent la nuit couchĂ©s sur une pierre. Le lendemain matin, voyant lâaube arriver ; AboubĂ©kre, dit-il, je ne puis me lever, Tu vas prendre le Livre et faire la priĂšre. » Et sa femme AĂŻscha se tenait en arriĂšre ; Il Ă©coutait pendant quâAboubĂ©kre lisait, Et souvent Ă voix basse achevait le verset ; Et lâon pleurait pendant quâil priait de la sorte. Et lâAnge de la mort vers le soir Ă la porte Apparut, demandant quâon lui permĂźt dâentrer. Quâil entre. » On vit alors son regard sâĂ©clairer De la mĂȘme clartĂ© quâau jour de sa naissance ; Et lâAnge lui dit Dieu dĂ©sire ta prĂ©sence. - Bien », dit-il. Un frisson sur les tempes courut, Un souffle ouvrit sa lĂšvre, et Mahomet mourut.
Voixdans le grenier par Victor Hugo. Voix dans le grenier. par Victor Hugo. Vivent les bas de soie et les souliers vernis ! Dieu dit aux bons fauteuils : fauteuils, je vous bĂ©nis ! Vous illumine lâĂąme en empourprant la chambre ! Ma foi, jâaime le vin. Moi, jâaime le cafĂ©.
LumiĂšre sur⊠âș vous ĂȘtes ici LumiĂšre surâŠLes Contemplations 1856de Victor Hugođ€ Victor Hugo⊠NĂ© Ă Besançon en 1802, Victor Hugo est trĂšs vite apparu comme le chef de lâĂ©cole romantique. Ălu Ă lâAcadĂ©mie française en 1841, il est membre de lâAssemblĂ©e lĂ©gislative en 1849 et dĂ©putĂ© de Paris en 1871. Quand Victor Hugo meurt, Ă 83 ans, il a droit Ă des funĂ©railles nationales et une immense foule lâaccompagne. Il laisse une Ćuvre inĂ©galĂ©e⊠â Ă lire Biographie de Victor Hugo. đČ Exercice Connaissez-vous Victor Hugo ?Dans le livre des ChĂątiments, Victor Hugo regarde le monde extĂ©rieur ; dans le livre des Contemplations, il tient ses yeux et son esprit attachĂ©s sur lui-mĂȘme. Quelques jours, quelques mois, au plus, dâinspiration fougueuse avaient produit les ChĂątiments ; les Contemplations rĂ©flĂ©chissent lâaspect et traduisent les joies ou les douleurs de vingt-cinq annĂ©es », autant dire de toute une existence. Ce sont lĂ , pour employer lâexpression mĂȘme de Hugo, les MĂ©moires dâune Ăąme ». Toute la destinĂ©e humaine est dans ce livre Il sâouvre par la contemplation de lâ avant-printemps de la vie est bien vite passĂ©. LâĂąme sâĂ©panouit, comme la flore au mois de mai. Câest le temps oĂč les oiseaux chantent. Quâexprime leur chant ? Les strophes invisibles » qui sâexhalent des cĆurs amoureux. Et ce que disent les oiseaux, tout le rĂ©pĂšte Ă lâenvi la caresse du vent, le rayonnement de lâĂ©toile, la fumĂ©e du vieux toit, le parfum des meules de foin, lâodeur des fraises mĂ»res, la fraĂźcheur du ruisseau normand troublĂ© de sels marins », la palpitation dâailes du martinet sous un portail de cathĂ©drale, lâombre Ă©paisse des ifs, le frisson de lâĂ©tang, et lâondulation des herbes, qui semble, le tressaillement des enchantements Ă©phĂ©mĂšres de la passion succĂšdent les efforts virils, et le combat, non sans angoisse, du devoir. Quel est le devoir du poĂšte ? Sâisoler dans lâart, et vivre pour le culte dâun idĂ©al sans utilitĂ©, ou au contraire mettre le beau au service du vrai, et chercher le vrai dans le progrĂšs de tous les hommes ? Hugo avait dĂ©jĂ Ă©crit ailleurs que le poĂšte a charge dâĂąmes ». On peut donc sâattendre Ă le trouver ici, comme ailleurs, prĂ©occupĂ© dâagir jusque dans le rĂȘve, et soucieux dâĂȘtre utile, grossiĂšrement utile », comme il dit, mĂȘme sur les hauteurs de la spĂ©culation. Nâest-ce pas lui qui condamne en ces termes les partisans de lâart pour lâart Lâamphore qui refuse dâaller Ă la fontaine mĂ©rite la huĂ©e des cruches ? » Il est poĂšte, mais il est homme, et sa premiĂšre manifestation de poĂšte a Ă©tĂ© une protestation contre la tendance qui faisait de lâĆuvre poĂ©tique une affaire de caste, qui donnait au lettrĂ© français des prĂ©tentions de mandarin » ; il a proclamĂ© la RĂ©volution des mots Tous les mots Ă prĂ©sent planent dans la clartĂ©. Les Ă©crivains ont mis la langue en libertĂ©. Et, grĂące Ă ces bandits, grĂące Ă ces terroristes, Le vrai, chassant lâessaim des pĂ©dagogues tristes, Lâimagination, tapageuse aux cent voix, Qui casse des carreaux dans lâesprit des bourgeois ; La poĂ©sie au front triple, qui rit, soupire Et chante ; raille et croit ; que Plaute et que Shakespeare Semaient, lâun sur la plebs, et lâautre sur le mob ; Qui verse aux nations la sagesse de Job Et la raison dâHorace Ă travers sa dĂ©mence ; Quâenivre de lâazur la frĂ©nĂ©sie immense, Et qui, folle sacrĂ©e aux regards Ă©clatants, Monte Ă lâĂ©ternitĂ© par les degrĂ©s du temps, La muse reparaĂźt, nous reprend, nous ramĂšne, Se remet Ă pleurer sur la misĂšre humaine, Frappe et console, va du zĂ©nith au nadir, Et fait sur tous les fronts reluire et resplendir Son vol, tourbillon, lyre, ouragan dâĂ©tincelles, Et ses millions dâyeux sur ses millions dâ janvier 1834. Les Contemplations, Livre premier VIICe nâest pas seulement lâintĂ©rĂȘt de son art qui passionne cet esprit viril ; il contemple avec Ă©motion, et dĂ©crit dâune plume tragique, avec dâinoubliables traits, les misĂšres de tous les il a sa large part de misĂšre et de deuil. Sa fille meurt. Le poĂšte, qui sâĂ©tait longtemps attardĂ© Ă contempler le ciel, et Ă rĂȘver, comme le pĂątre, Ă la lumiĂšre de lâĂ©toile, se tourne dĂ©sormais vers la terre, et sâacharne, pour ainsi parler, Ă pĂ©nĂ©trer le secret du tombeau. Il y va chercher ce quâil a perdu ; il ne nây trouve refuse de croire que tout lâĂȘtre humain tienne, comme disait Bossuet, dans le dĂ©bris inĂ©vitable ». Il veut savoir oĂč le souffle qui animait lâorganisme dĂ©truit, sâest retirĂ© ; il sâĂ©lance Ă travers les rĂ©gions du ciel, Ă la poursuite de cette en arrive Ă concevoir ce quâon nomme la mort comme un Ă©veil Ă la vraie vie Ne dites pas mourir ; dites naĂźtre. Croyez. On voit ce que je vois et ce que vous voyez ; On est lâhomme mauvais que je suis, que vous ĂȘtes ; On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fĂȘtes ; On tĂąche dâoublier le bas, la fin, lâĂ©cueil, La sombre Ă©galitĂ© du mal et du cercueil ; Quoique le plus petit vaille le plus prospĂšre ; Car tous les hommes sont les fils du mĂȘme pĂšre ; Ils sont la mĂȘme larme et sortent du mĂȘme Ćil. On vit, usant ses jours Ă se remplir dâorgueil ; On marche, on court, on rĂȘve, on souffre, on penche, on tombe, On monte. Quelle est donc cette aube ? Câest la tombe. OĂč suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnu Vous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu, Impur, hideux, nouĂ© des mille nĆuds funĂšbres De ses torts, de ses maux honteux, de ses tĂ©nĂšbres ; Et soudain on entend quelquâun dans lâinfini Qui chante, et par quelquâun on sent quâon est bĂ©ni, Sans voir la main dâoĂč tombe Ă notre Ăąme mĂ©chante Lâamour, et sans savoir quelle est la voix qui chante. On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent Fondre et vivre ; et, dâextase et dâazur sâemplissant, Tout notre ĂȘtre frĂ©mit de la dĂ©faite Ă©trange Du monstre qui devient dans la lumiĂšre un novembre 1854. Les Contemplations, Livre premier V Si forte que soit lâexpression de cette espĂ©rance, si passionnĂ© que soit lâacte de foi en lâimmortalitĂ© qui remplit toute la derniĂšre partie des Contemplations, ce qui nous touche le plus, dans le livre, câest encore lâexpression de la douleur paternelle, et cette admirable lamentation funĂšbre, tour Ă tour aiguĂ« ou apaisĂ©e, dont rien nâĂ©gale par moments la simplicitĂ© pĂ©nĂ©trante MĂšre, voilĂ douze ans que notre fille est morte ; Et depuis, moi le pĂšre et vous la femme forte, Nous nâavons pas Ă©tĂ©, Dieu le sait, un seul jour Sans parfumer son nom de priĂšre et dâamour. Nous avons pris la sombre et charmante habitude De voir son ombre vivre en notre solitude, De la sentir passer et de lâentendre errer, Et nous sommes restĂ©s Ă genoux Ă pleurer. Nous avons persistĂ© dans cette douleur douce, Et nous vivons penchĂ©s sur ce cher nid de mousse EmportĂ© dans lâorage avec les deux oiseaux. MĂšre, nous nâavons pas pliĂ©, quoique roseaux, Ni perdu la bontĂ© vis-Ă -vis lâun de lâautre, Ni demandĂ© la fin de mon deuil et du vĂŽtre A cette lĂąchetĂ© quâon appelle lâoubli. Oui, depuis ce jour triste oĂč pour nous ont pĂąli Les cieux, les champs, les fleurs, lâĂ©toile, lâaube pure, Et toutes les splendeurs de la sombre nature, Avec les trois enfants qui nous restent, trĂ©sor De courage et dâamour que Dieu nous laisse encor, Nous avons essuyĂ© des fortunes diverses, Ce quâon nomme malheur, adversitĂ©, traverses, Sans trembler, sans flĂ©chir, sans haĂŻr les Ă©cueils, Donnant aux deuils du cĆur, Ă lâabsence, aux cercueils, Aux souffrances dont saigne ou lâĂąme ou la famille, Aux ĂȘtres chers enfuis ou morts, Ă notre fille, Aux vieux parents repris par un monde meilleur, Nos pleurs, et le sourire Ă toute autre douleur. Marine-Terrace, aoĂ»t 1855. Les Contemplations, Livre premier VEn rĂ©sumĂ© Vingt-cinq ans de vie intĂ©rieure MĂ©moires dâune Ăąme » ; mais tendance Ă la gĂ©nĂ©ralitĂ© Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous ». Trois livres sur Autrefois » Aurore », lâĂme en Fleur », Les Lettres et les RĂȘves » ; trois livres sur le prĂ©sent Pauca meae », En marche », Au bord de lâinfini ». Les premiers livres rappellent Feuilles dâAutomne » ou Voix intĂ©rieures ». Profondeur de lâĂ©motion dans Pauca meae », livre consacrĂ© Ă la mort de LĂ©opoldine Ă Villequier ». Le dernier livre est tout philosophique ; hantise de la mort, mĂ©ditations devant lâocĂ©an en furie ; consultations de tables tournantes, souvenirs de Zoroastre, de Pythagore conduisent Hugo Ă une conception personnelle de la mĂ©tempsychose ascension ou descente des ĂȘtres, dans la crĂ©ation, selon le mĂ©rite.âïž Testez vos connaissances ! âïž Ătes-vous au point sur Victor Hugo ? Pour le savoir, testez vos connaissances en complĂ©tant ce questionnaire.đœ 20 citations choisies de Victor HugoArticles connexes LumiĂšre sur⊠Hernani 1830. Notre-Dame de Paris 1831. Extrait de la prĂ©face de Cromwell 1827. Biographie de Victor Hugo. 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